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L’armée belge s’insurge contre l’accueil de migrants dans ses casernes

Plusieurs syndicats de la Défense s’inquiètent d’une série de problèmes dans les casernes où séjournent des réfugiés. Ils pointent notamment des problèmes de sécurité.

«On accueille des demandeurs d'asile dont on ne sait rien». Gilles Van Oosthuijze, membre du syndicat SLFP est en colère. Il pointe, avec d’autres, une sécurité trop laxiste dans l’accueil des migrants au sein des casernes de l’armée belge. Une absence d’identification claire, des risques sanitaires et des photos de militaires prises par les réfugiés font notamment partie des principales inquiétudes des syndicats.

Un grave problème de sécurité

Gilles Van Oosthuijze prend notamment l’exemple de la caserne de Tournai : «Ils entrent, ils sortent, ils communiquent avec leur smartphone et prennent mêmes nos militaires en photo ! Ces gens ne sont même pas screenés. Et s'il y avait des terroristes ou des personnes malveillantes parmi elles ? Ces militaires pourraient être appelés à partir en mission. Il y a un grave problème pour leur sécurité.»

La sécurité trop légère, pourrait, selon lui, conduire à des drames. Une simple barrière séparerait en effet les migrants des militaires et l’atmosphère serait tendue : «Côté armée, on est passé de 2 à 3 gardes, mais si une émeute éclate, on ne sait même pas si l'on peut ou si l'on doit intervenir», poursuit le syndicaliste.

Tournai ne serait pas un cas isolé. Des problèmes similaires sont pointés dans plusieurs établissements. Coxyde, Lombardzijde, Nieuport, Elsenborn ou Sijsele en feraient partie.

L’armée accuse le gouvernement

Les syndicats rendent le gouvernement responsable de la situation, notamment en raison de l’absence de consultation des forces armées. Selon eux, la décision d’héberger des réfugiés dans les casernes aurait été prise unilatéralement.

D’autres établissements devraient prochainement accueillir des migrants, comme la base navale de Koksijde, située sur la côte.

Une frégate a par ailleurs quitté le port de Zeebrugge lundi. Avec 175 membres d'équipage, le navire va prendre part à une opération européenne qui vise à combattre les réseaux de trafic d’êtres humains dans l’est de la Méditerranée. L’identification de ces réseaux, des routes empruntées et la neutralisation des bateaux suspects font notamment partie des objectifs de la mission.