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Accusés d'ingérence par Washington, la Russie et l'Iran dénoncent des accusations «infondées»

A l'approche de la présidentielle américaine, le renseignement américain a réitéré des accusations d'ingérence. Pointés du doigt séparément, Moscou et Téhéran dénoncent de nouvelles accusations «infondées».

Le directeur du renseignement américain a accusé, le 21 octobre, la Russie et l'Iran d'avoir mis la main sur les données de certains électeurs américains. Selon lui, les deux pays auraient entrepris des actions pour les influencer à l'approche de la présidentielle du 3 novembre. Moscou et Téhéran ont vite réagi et dénoncé ces accusations des autorités américaines. 

«Des accusations tombent tous les jours, elles sont tout à fait infondées», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en disant «regretter» les déclarations du renseignement américain.

Les autorités américaines «ont fait une allégation infondée à l'approche de l’élection, afin de justifier le scénario antidémocratique qu'elles ont déjà préparé», a déclaré quant à lui le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saeed Khatibzadeh.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé également avoir convoqué ce 22 octobre l'ambassadeur de Suisse pour faire la lumière sur ces «allégations». L'ambassade de Suisse à Téhéran représente les intérêts américains en Iran, qui entretient depuis plus de 40 ans des relations conflictuelles avec les Etats-Unis.

C'est au cours d'une conférence de presse annoncée à la dernière minute que John Ratcliffe a annoncé que, selon lui, l'Iran aurait envoyé des e-mails «visant à intimider les électeurs, à inciter aux troubles sociaux et à nuire au président Trump».

Pour les autorités américaines, Moscou et Téhéran «ont entrepris des actions spécifiques pour influencer l'opinion publique en lien avec notre élection [...] Nous avons pu confirmer que des informations sur les listes électorales avaient été obtenues par l'Iran et, séparément, par la Russie».

«Ces données peuvent être utilisées par des acteurs étrangers pour tenter de donner de fausses informations à des électeurs inscrits sur les listes, dont ils espèrent qu'elles sèmeront la confusion et le chaos et saperont la confiance dans la démocratie américaine», a-t-il ajouté.

Cette annonce a été faite après que des électeurs démocrates ont indiqué avoir reçu des e-mails menaçants qui leur étaient personnellement adressés, au nom des «Proud Boys», un groupuscule d'extrême droite. Les messages leur intimaient l'ordre de voter pour Donald Trump.

«Nous sommes en possession de toutes vos informations. Vous êtes actuellement enregistré comme démocrate et nous le savons parce que nous avons accès à l'infrastructure électorale tout entière», disait l'un de ces e-mails, poursuivant : «Vous allez voter Trump le jour de l'élection, ou vous aurez affaire à nous».

Ratcliffe n'explique pas comment la Russie et l'Iran auraient mis la main sur ces données

Le directeur du renseignement de la première puissance mondiale a également affirmé que l'Iran avait diffusé une vidéo laissant entendre que des gens pouvaient envoyer des bulletins de vote frauduleux, y compris de l'étranger.

John Ratcliffe et le directeur du FBI Christopher Wray, qui se tenait à ses côtés, n'ont pas expliqué comment la Russie et l'Iran auraient mis la main sur ces données, et n'ont pas précisé comment Moscou pourrait s'en être servi.

Christopher Wray a tenu lui à assurer que le système électoral américain restait toutefois sûr et «résistant» à moins de deux semaines des élections présidentielles.