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Révélations explosives sur Biden : ABC ménage le candidat démocrate lors de son passage télévisé

Lors de son long entretien télévisé diffusé par la chaîne ABC, l'ancien vice-président américain Joe Biden, n'a pas eu à s'exprimer sur la divulgation d'emails présumés de son fils, potentiellement compromettants pour le candidat en campagne.

A une vingtaine de jours à peine du scrutin présidentiel américain, le candidat démocrate Joe Biden s'est exprimé le 15 octobre au cours d'une longue interview diffusée par la chaîne ABC. Restrictions sanitaires obligent, deux interviews séparées (celle de Donald Trump était diffusée sur la NBC) remplaçaient le deuxième débat entre les deux candidats. Fait notable, les révélations explosives du New York Post sur de présumées manœuvres d'ingérence en Ukraine de la part de Joe Biden, n'ont nullement été abordées pendant les 90 minutes de son passage télévisé. La divulgation d'emails présumés (dont RT France n'est pas en mesure de vérifier l'authenticité) du fils du candidat, Hunter Biden, avait pourtant défrayé la chronique sur Twitter et Facebook, qui avaient choisi de la censurer.

Des questions «vraiment formidables»

Volonté de ménager l'ex-vice-président américain à quelques jours de l'élection présidentielle ou réelle méfiance vis-à-vis des informations révélées la veille par le tabloïd à tendance conservatrice ? Difficile de le savoir, la chaîne ayant choisi de pudiquement taire le sujet.

Dans un article publié dans la foulée, le journal a lui-même réagi au fait qu'un tel sujet n'ait pas été abordé au cours de l'entretien télévisé. «Joe Biden n'a pas eu à répondre à une seule question sur l'article de fond [de la veille] au sujet des relations commerciales de son fils Hunter Biden à l'étranger [...] Au lieu de cela, Biden a eu le droit à une série de questions complaisantes», regrette le New York Post, dans un article non dénué d'ironie : «A la fin de la réunion, l'ancien employé de l'administration Clinton a remercié les électeurs pour leurs "questions vraiment formidables"», peut-on encore lire dans les colonnes du journal.

Les révélations du New York Post, basées selon le journal sur des e-mails récupérés sur un ordinateur comprenant nombre d'éléments personnels sur Hunter Biden, s'avéraient potentiellement compromettantes pour le candidat démocrate. Ce dernier fait en effet l'objet d'accusations pour avoir prétendument aidé à mettre un coup d'arrêt à une enquête pour corruption impliquant son fils en Ukraine. Plus précisément, lorsqu'il était en poste, l'ancien vice-président de Barack Obama est accusé d'avoir conditionné une aide financière à l'Ukraine au renvoi du procureur ukrainien Viktor Chokine qui enquêtait sur le groupe gazier ukrainien Burisma, qui compte dans son conseil de surveillance Hunter Biden. Mais, alors que Joe Biden a toujours nié avoir évoqué les activités étrangères de son fils lorsqu'il était pouvoir, les e-mails dévoilés par le Post montreraient qu'il aurait été présenté par son fils à un représentant de Burisma. Le camp Biden avait dans la foulée démenti, assurant qu'une telle rencontre ne figurait pas à l'agenda de l'ancien vice-président, mais n'avait pas évoqué la véracité ou non du courriel.

Face au succès de l'article sur la toile, Twitter et Facebook avaient décidé d'en restreindre l'accès, mettant en avant des doutes quant à l'obtention des documents mis en avant par le tabloïd. En ce sens, les deux géants américains se sont vraisemblablement montrés plus pointilleux que pour la diffusion d'un récent article du New York Times accusant Donald Trump de n'avoir payé que 750 dollars d'impôts fédéraux en 2016 et 2017. Là aussi pourtant, l'article reposait sur des informations issues de documents confidentiels, non-officiels, et là aussi, l'information était contestée par l'intéressé.

Fait notable, alors que de nombreux internautes (parmi lesquels Donald Trump) ont rencontré des difficultés en essayant de commenter l'article du New York Post sur Twitter, aucun tweet du journal new yorkais ne semble avoir été publié depuis le 14 octobre.