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Haut-Karabagh : une cathédrale arménienne bombardée, des journalistes blessés

Une cathédrale arménienne historique du Haut-Karabagh a été touchée une seconde fois par des frappes azerbaïdjanaises qui ont blessé plusieurs journalistes, dont des Russes, selon les autorités arméniennes.

«Des journalistes russes et locaux ont été blessés dans le second bombardement des forces azerbaïdjanaises visant l'église Ghazanchetsots», a fait savoir le Centre d'information du gouvernement arménien sur Twitter, ajoutant qu'un des reporters était en train d'être opéré.

Des images de médecins s'affairant sur un patient dans un hôpital ont par ailleurs été diffusées dans la foulée. 

Les journalistes étaient sur place pour couvrir les dégâts d'un premier bombardement ayant endommagé plus tôt dans la journée cette cathédrale située à Chouchi, une quinzaine de kilomètres au sud de la capitale de la région du Haut-Karabagh, Stepanakert.

Sur place avant le second bombardement, un correspondant de l'AFP avait constaté d'importants dégâts : un large trou dans le toit, les vitraux soufflés et les bancs de prières renversés au milieu des gravats et de la poussière.

Un édifice déjà détruit par la guerre en 1990 

Chouchi avait été en grande partie détruite lors d'une bataille décisive pendant la première guerre du Haut-Karabagh au début des années 1990. Sa cathédrale avait ensuite été reconstruite, devenant un symbole pour les Arméniens.

Longtemps partagée entre les deux cultures, chrétienne pour l'Arménie, et musulmane pour l'Azerbaïdjan, Chouchi est souvent appelée la «Jérusalem du Haut-Karabagh».

Les combats entre séparatistes du Haut-Karabagh, soutenus par l'Arménie, et forces azéries se poursuivaient le 8 octobre, les bombardements ayant repris sur Stepanakert. 

L'armée azérie a démenti avoir tiré sur l'édifice, affirmant ne pas viser «les bâtiments et monuments historiques, culturels et tout particulièrement religieux».

L'Azerbaïdjan a en revanche accusé les Arméniens du Haut-Karabagh d'avoir «fait feu sur les zones habitées» de son territoire. Ainsi, deux civils ont été tués dans ces frappes, selon Bakou.

Les bombardements interviennent alors que les médiateurs historiques dans ce conflit, les co-présidents du groupe de Minsk de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), à savoir la Russie, les Etats-Unis et la France, doivent rencontrer à Genève le chef de la diplomatie azérie Ceyhun Bayramov. Ceux-ci tentent depuis le milieu des années 1990 de trouver une solution négociée, une première guerre ayant fait 30 000 morts à l'époque de l'effondrement de l'URSS. La réunion doit se dérouler à huis clos, un secret total étant gardé sur l'heure et le lieu exact.

Le bilan officiel depuis la reprise des hostilités le 27 septembre est de plus de 300 morts, dont une cinquantaine de civils.