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Le chef du Hezbollah critique le «comportement condescendant» de Paris

Hassan Nasrallah est revenu sur les démarches françaises au Liban dans un discours télévisé au cours duquel il a dit soutenir l'initiative de Paris en faveur d'un nouveau gouvernement, mais rejeté le ton et le mode opératoire employés.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé le 29 septembre soutenir l'initiative de Paris visant à obtenir la formation d'un gouvernement au Liban dans les plus brefs délais afin de débloquer des aides internationales cruciales, appelant toutefois Paris à «reconsidérer» son ton et son mode opératoire. 

Nous n'acceptons pas que vous nous accusiez de trahison

«Nous saluons toujours l'initiative française et sommes prêts au dialogue et à la coopération [...] avec les Français et avec tous les amis du Liban [...] mais la manière dont les choses ont été faites le mois écoulé, l'intimidation ayant eu lieu [...] ne doivent pas se poursuivre sinon nous ne parviendrons pas à un résultat», a déclaré Hassan Nasrallah lors d'un discours télévisé. 

«Nous espérons que cette initiative réussira. J'appelle à reconsidérer la méthode, le travail et le langage» utilisé, a-t-il ajouté.

«Nous n'acceptons pas que vous nous accusiez de trahison [...] Nous rejetons et condamnons ce comportement condescendant à notre égard et à l'égard de toutes les forces politiques au Liban», a-t-il encore dit deux jours après le discours incendiaire du président français Emmanuel Macron, qui a accusé la classe politique libanaise, y compris le Hezbollah, de «trahison collective».

«Nous avons salué le président Macron lors de sa visite au Liban, mais pas sur la base qu'il soit le procureur, l'enquêteur, le juge [...] le dirigeant et le gouverneur du Liban», a en outre déclaré le chef du Hezbollah.

Au cours de ce discours, le président français s'en était pris par ailleurs spécifiquement à l'organisation chiite, qui ne peut pas selon lui «en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie, et un parti respectable au Liban». 

«C'est à lui de démontrer qu'il respecte les Libanais dans leur ensemble. Il a, ces derniers jours, clairement montré le contraire», avait-il par ailleurs déclaré. Le président avait en outre estimé que les dirigeants libanais avaient une «dernière chance» de constituer un «gouvernement de mission et obtenir de l'aide internationale».