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Grèce : affrontements entre forces de l'ordre et manifestants opposés à la venue de Mike Pompeo

Dans le but de protester contre la venue en Grèce du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade américaine à Athènes. Des heurts ont éclaté entre protestataires et forces de l'ordre.

Plusieurs centaines de manifestants ont protesté le 28 septembre à Athènes et Thessalonique, dans le Nord de la Grèce, contre la venue du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, en déplacement officiel en Europe.

Dans la capitale, la marche de protestation, organisée par des étudiants et des groupes de gauche, est restée pacifique sur la majeure partie de son parcours. Les manifestants portaient des drapeaux rouges et scandaient des slogans tels que «Nous ne voulons pas de Pompeo !», «Yankee, rentrez chez vous !» et «Pompeo, rentre chez toi !»

Par la suite, des heurts ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants, lorsque ces-derniers ont atteint l'ambassade américaine. Les forces de l'ordre ont alors lancé des gaz lacrymogènes et usé de leurs matraques pour protéger l'enceinte diplomatique des Etats-Unis. Un drapeau américain a notamment été brûlé par les protestataires, qui étaient près de 250 selon la police locale citée par l'AFP.

Une manifestation similaire a été organisée à Thessalonique, la deuxième plus grande ville du pays. Les manifestants se sont arrêtés devant le consulat américain, piétinant par la même occasion un drapeau américain étiré et scotché sur le trottoir.

La Grèce, une «importance géostratégique réelle» pour les Etats-Unis

A l'occasion d'une tournée de deux jours en Grèce, Mike Pompeo a entamé le 28 septembre à Thessalonique des discussions visant à favoriser une «désescalade» des tensions en Méditerranée orientale, où la Grèce et la Turquie, deux pays voisins et membres de l'OTAN se disputent des zones riches en hydrocarbures.

Ces rivalités doivent être résolues «pacifiquement en accord avec le droit international», ont déclaré à l'occasion le chef de la diplomatie américaine et son homologue grec Nikos Dendias, à l'issue d'une rencontre à Thessalonique.

«Nous espérons que les pourparlers exploratoires seront non seulement lancés mais qu'ils permettront d'aboutir à des résultats que chacun des deux pays jugera plus qu'acceptables», a annoncé de son côté Mike Pompeo.

«Il ne s'agit pas juste de parler mais d'aboutir à de bonnes solutions», a-t-il ajouté, dans un entretien avec l'agence de presse grecque ANA.

Le secrétaire américain a parlé d'«importance géostratégique réelle» du Nord de la Grèce, dans son interview à l'ANA. Et de déclarer : «La politique du président Trump est d'augmenter la capacité de toute l'Europe en sources énergétiques diversifiées, pour ne pas être dépendante de la Russie.»

Mike Pompeo doit se rendre ce 29 septembre en Crète pour s'entretenir avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et visiter la base navale de l'OTAN dans la baie de Souda.

Le secrétaire d'Etat américain se rendra ensuite le 30 septembre et le 1er octobre à Rome pour rencontrer les autorités italiennes, et évoquer notamment les efforts de l'administration de Donald Trump pour dissuader ses alliés européens d'accepter l'équipementier chinois Huawei dans le développement de leurs réseaux de téléphonie mobile ultra rapide 5G.