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Face à «la violence des populismes et des extrêmes», Macron vante la «juste» mondialisation

Face aux multiples remises en question du concept de «mondialisation heureuse», le chef d'Etat français a mis en garde devant l'ONU contre l'installation d'un doute «qui conduirait au renfermement», prônant une nouvelle forme de mondialisation.

A l'occasion de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le président de la République française a prononcé le 22 septembre un discours en visioconférence, dans lequel il a exposé auprès des autres pays membres de l'ONU les grandes orientations de la politique étrangère française pour la période à venir.

Parmi les cinq priorités de la France mises en avant par Emmanuel Macron, celui-ci s'est livré à un plaidoyer en faveur de «nouveaux termes de la mondialisation».

Macron veut poser les bases d'une nouvelle mondialisation

Soulignant les phases historiques de la mondialisation ayant précédé l'époque actuelle, le chef d'Etat français a d'abord fait état de remises en question, «depuis une dizaine d'années», de la «troisième ère de la mondialisation». «Crise financière», «retour des peuples et des consciences nationales», «pandémie mondiale» ou encore «crise des classes moyennes» : autant de facteurs, énumérés en une phrase, qui ont contribué à remettre en cause, selon Emmanuel Macron, «la conviction d'une mondialisation de la paix, d'un rapprochement des valeurs, d'une universalisation du respect de l'autre».

Le risque c'est de répondre à cette crise de la mondialisation par un repli nationaliste, par la violence des populismes et des extrêmes, et par le retour des puissances

Le président français a cependant estimé qu'«il serait infondé de nier tout ce que cette troisième ère de la mondialisation a apporté» : «Elle a sorti des centaines de millions de personnes de la grande pauvreté [...] L'ouverture a permis une prise de conscience, des voyages, des circulations qui ont pacifié nos relations», a-t-il par exemple déclaré. Le chef de l'Etat a par ailleurs affirmé être préoccupé par les dangers d'«un protectionnisme généralisé à coups de droits de douanes», mettant notamment en garde contre toute «espèce de doute qui conduirait au renfermement».

«Le risque c'est de répondre à cette crise de la mondialisation par un repli nationaliste, par la violence des populismes et des extrêmes, et par le retour des puissances», a encore estimé Emmanuel Macron.

Ce nouvel ordre rend insoutenable le cours des choses

«Nous avons réduit pour partie des inégalités Nord-Sud mais nous avons creusé les inégalités au sein de nos pays. Ce nouvel ordre rend insoutenable le cours des choses», a également analysé le locataire de l'Elysée, appelant à poser les bases d'une nouvelle mondialisation, qu'il a ainsi énumérées : «plus justes, plus équilibrées, plus équitables, plus durables.» Et dans cette ode à la justesse, le chef d'Etat français de se montrer particulièrement déterminé à tendre vers une «juste souveraineté» et un «juste échange».