Pour la première fois depuis cinq ans, Vladimir Poutine s'est adressé à l'Assemblée générale de l'ONU dans un contexte de la pandémie mondiale de coronavirus via un message vidéo préenregistré, dans lequel il a évoqué les problèmes les plus importants auxquels la communauté mondiale est aujourd'hui confrontée, et a rappelé la nécessité d'une coopération internationale pour y faire face. Retour sur les moments clés de son discours.
Sur le rôle du Conseil de sécurité des Nations unies
Vladimir Poutine a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre davantage en compte les intérêts de tous les pays.
«Les changements qui sont en cours ont bien sûr un impact sur le principal organe de l'ONU, à savoir le Conseil de sécurité, sur la discussion autour des approches en vue de sa réforme. Notre logique consiste en ce que le Conseil de sécurité doit prendre plus amplement en compte les intérêts de tous les pays, toute la diversité de leurs positions, sur la base du principe du consentement le plus large possible entre les Etats. Mais en même temps, comme auparavant, [il doit] servir d'élément clé dans le système de gouvernance mondiale», a-t-il déclaré, soulignant également la nécessité d'agir ensemble sur la base des principes de l'ONU pour assurer une vie digne aux générations actuelles et futures.
Sur le sommet des membres permanents du Conseil de sécurité
La Russie espère qu'un sommet des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU sera organisé avec les chefs d'Etats et de gouvernements physiquement présents dès que la situation épidémiologique le permettra, a affirmé le président russe.
«Nous prévoyons d'organiser une telle réunion au plus haut niveau en tête à tête dès que la situation épidémiologique le permettra», a noté Vladimir Poutine, en rappelant que dans les conditions difficiles actuelles il était important que tous les pays fassent preuve de «volonté politique, de sagesse et de prévoyance», le rôle dominant revenant ici aux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.
Sur le potentiel de l'OMS
Alors que les Etats-Unis s'apprêtent à quitter l'OMS (Organisation mondiale de la santé) dans un contexte de pandémie mondiale de coronavirus qui ravage tous les pays, Vladimir Poutine a jugé que le potentiel de l'organisation devait être renforcé qualitativement, et que la Russie serait très impliquée dans ce processus, a déclaré Vladimir Poutine.
«Nous pensons que le potentiel de l'OMS doit être renforcé qualitativement, ce travail est déjà lancé et la Russie y participera de la manière la plus intéressée», a annoncé Poutine.
Sur le vaccin anti-Covid
Dans son discours, le chef de l'Etat russe a déclaré que le vaccin russe Spoutnik-V, premier vaccin enregistré contre le Covid-19, pourrait être proposé au personnel de l'ONU. Selon lui, Moscou a reçu une telle demande de la part de membres de l'organisation.
En outre, le président a souligné que la Russie restait ouverte à une coopération internationale pour lutter contre le nouveau coronavirus. Dans cette perspective, il a annoncé une initiative consistant à tenir dans un avenir proche une conférence en ligne de haut niveau avec la participation de tous les Etats intéressés par la collaboration visant à concevoir des vaccins contre le Covid-19.
Sur l'entraide internationale
Malgré les efforts d'un grand nombre de pays afin de combattre la maladie et les exemples d'entraide et de coopération internationale pour affronter cette situation inédite, certains Etats ont fait preuve d'un véritable manque d'humanisme. Pour répondre à un tel comportement, l'ONU doit mettre en avant son autorité.
«De nombreux pays se sont entraidés et continuent à s'entraider de manière désintéressée et ouverte. Mais il y a eu aussi des cas où il y a eu un déficit d'humanisme, si vous voulez, de bonté dans les relations au niveau interétatique, officiel», a dénoncé Vladimir Poutine. «Nous pensons que l’autorité de l’ONU pourrait contribuer au renforcement du rôle de la composante humanitaire et humaine dans les relations multilatérales et bilatérales. Il s'agit des échanges publics et au niveau de la jeunesse, des liens culturels, des programmes sociaux et d'enseignement, de coopération dans le domaine du sport, de la science, des technologies, de la protection de l'environnement et de la santé humaine», a-t-il conclu.