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Washington reprend une idée du Guardian et crée un listing répertoriant les bavures policières

S'inspirer de la méthodologie utilisée par le quotidien britannique pour comptabiliser les victimes des bavures meurtrières de la police américaine, tel est le projet récemment développé par le Département américain de la Justice.

Ce programme a été initié par le procureur général des Etats-Unis, Loretta Lynch, équivalent français du ministre de la Justice, et devrait être totalement opérationnel au début de l'année 2016. Il aura la forme d'une base de données ouverte et constituera ainsi une première aux Etats-Unis. 

Cette initiative fait suite aux appels pressants de militants associatifs ou des droits civiques pour que les meurtres commis par les forces de police aux Etats-Unis soient enfin pris en compte de façon fiable.

Le débat avait pris un élan supplémentaire après le meurtre de Michael Brown, un adolescent noir abattu par un policier blanc à Ferguson en août 2014, qui avait provoqué d'importantes émeutes dans cette petite ville du Missouri, ainsi que de vastes manifestations un peu partout dans le pays pour protester contre l'impunité dont jouissaient certains policiers.

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En prévision du lancement de ce nouveau programme, le ministère de la Justice a collaboré avec le journal britannique The Guardian. Ce dernier publie en effet sa propre base de données ouverte, alimentée régulièrement, et qui tente de répertorier toutes les personnes tuées par les forces de l'ordre américaines en 2015.

Une base de données sur le sujet avait bien été publiée entre 2003 et 2009 sur la base des statistiques des agences fédérales. Mais ces chiffres avaient très vite cessé d'être publiés puisque le nombre de morts déclarés variait fortement d'un Etat à l'autre, ce qui faussait évidemment la statistique.

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Pour créer une base solide et fiable, le département de la Justice utilisera d'abord des sources ouvertes telles que les médias ou les actes de décès. Puis, des enquêtes pourront être initiées, avec vérification des faits auprès des services concernés: police locale, médecins légistes, etc. Cette méthodologie est peu ou prou celle qu'emploie lui-même le Guardian