«Pourquoi la Turquie est-elle en Syrie, en Libye, en Méditerranée orientale, se demandent certains. [...] Si la Turquie renonce à tout, la France pourrait-elle se débarrasser du désordre que l'ambitieux incapable qui la dirige a provoqué et embrasser une politique de bon sens ?» : lors d'une visioconférence le 17 septembre avec les dirigeants locaux de son parti, le président turc Recep Tayyip Erdogan a justifié sa politique étrangère musclée et s'en est pris à Emmanuel Macron.
Quand on leur parle d'initiatives d'Emmanuel Macron, même les pays européens se mettent à rire
La veille, le ministre turc des Affaires étrangères n'avait également pas hésité à ironiser sur le rôle du chef d'Etat français à l'international. «Quand on leur parle d'initiatives d'Emmanuel Macron, même les pays européens se mettent à rire», a en effet déclaré Mevlut Cavusoglu, lors d'une intervention télévisée sur l'antenne turque de CNN.
Les relations entre la France et la Turquie se sont considérablement détériorées ces dernières semaines. Le 12 septembre, le président turc avait déjà prié son homologue français de «ne pas chercher querelle à la Turquie». «[Emmanuel] Macron, vous n'avez pas fini d'avoir des ennuis avec moi», avait-il lancé, s'en prenant pour la première fois directement et nommément au président de la République française.
Des propos tenus deux jours après une déclaration d'Emmanuel Macron pendant un sommet des pays du sud de l'Union européenne en Corse. «Force est de constater que la Turquie n'est plus un partenaire dans cette région», avait notamment lancé le chef d'Etat lors d'une conférence de presse à Ajaccio.
La Turquie revendique le droit d'exploiter des gisements d'hydrocarbures dans une zone maritime qu'Athènes estime relever de sa souveraineté. Les deux pays ont montré leurs muscles à coups de déclarations martiales, de manœuvres militaires et d'envois de navires sur zone.
La France a notamment affiché son soutien à la Grèce en déployant des navires de guerre et des avions de combat dans la région, une initiative vivement dénoncée par le président turc. Le 13 septembre, le Premier ministre grec a par ailleurs annoncé un «important» programme d'achats d'armes à la France, notamment de 18 avions de combat Rafale.