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Algérie: le journaliste Khaled Drareni condamné a deux ans de prison en appel

Accusé d'«incitation à attroupement non armé», notamment pour avoir publié un communiqué en faveur d'une grève générale, Khaled Drareni a été condamné en appel a deux ans de prison. Incarcéré depuis fin mars, le journaliste est maintenu en détention.

Incarcéré depuis le 29 mars, le journaliste algérien Khaled Drareni a été condamné le 15 septembre en appel à deux ans de prison, confirmant ainsi son maintien en détention, selon l'un de ses avocats, Mustapha Bouchachi. «Deux ans de prison ferme pour [Khaled] Drareni. Nous allons faire un pourvoi en cassation», a déclaré ce dernier à l'AFP.

Le journaliste, âgé de 40 ans, a été arrêté après avoir couvert, le 7 mars à Alger, une manifestation d'étudiants. Il avait été condamné le 10 août dernier à trois ans d'emprisonnement pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l'unité nationale». Il est aussi accusé d'avoir critiqué sur Facebook «la corruption et l'argent» du système politique, et d'avoir publié le communiqué d'une coalition de partis politiques en faveur d'une grève générale, selon RSF.

«Son maintien en détention est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente», a réagi Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), dont Khaled Drareni est le correspondant en Algérie.

Une «justice aux ordres» contre le Hirak ?

«Nous sommes scandalisés par l’entêtement aveugle des juges algériens qui viennent de condamner Khaled Drareni à 2 ans de prison [en appel]», a encore affirmé Christophe Deloire sur son compte Twitter.

«En dissuadant sa couverture journalistique, une justice algérienne aux ordres croit possible de mettre le Hirak dans une cocotte-minute et de fermer le couvercle. C’est une stratégie vaine, explosive, qui sape la légitimité de ceux qui la mettent en œuvre», a dénoncé RSF.

Khaled Drareni était jugé en compagnie de Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, deux figures du Hirak, le soulèvement populaire contre le système politique. Sous le coup des mêmes chefs d'accusation, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche ont été condamnés à quatre mois de prison. Les ayant déjà purgés, ils sont ressortis libres de la cour d'Alger.