Le 10 septembre, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le représentant permanent de la Russie Vassili Nebenzia a réagi aux nombreuses accusations qui ont suivi l'empoisonnement présumé de l'opposant russe Alexeï Navalny, soigné en Allemagne, et source d'une crise diplomatique.
«Tout cet incident ne peut que soulever des questions quant à la mise en scène d’un acte criminel», a-t-il déclaré lors d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU, pourtant consacrée à l’élimination des armes chimiques de la Syrie. Vassili Nebenzia a poursuivi, selon des propos rapportés par l'agence de presse Tass : «Cela conduit à une inévitable question rhétorique posée par des Latins dans de telles situations : Cui bono? Is fecit cui prodest. Celui qui profite de cela est celui qui l'a fait.»
Evoquant les nombreuses déclarations de gouvernements occidentaux, dont l'Allemagne, qui accusent la Russie de ne pas vouloir faire la lumière sur l’empoisonnement présumé de l'opposant, le représentant russe à l'ONU a souligné que les médecins russes «qui, d’ailleurs, ont sauvé Alexeï Navalny, n’[avaient] trouvé aucune trace d’arme chimique dans ses analyses», ne permettant donc pas, selon lui, l'ouverture d'une enquête. «Nous n'avons reçu aucune preuve de l'Allemagne qui nous permettrait de conclure qu'il s'agissait d'un crime avec une tentative d'empoisonnement, ce qui déclencherait une enquête», a-t-il ajouté, déplorant le manque de coopération avec Berlin.
Un sujet international, pas bilatéral, répond l'Allemagne
«Ce que nous avons entendu est encore un écran de fumée», a riposté son homologue allemand, Christoph Heusgen. «Le gouvernement allemand a informé l'ambassadeur russe à Berlin [sur cette affaire]», a-t-il encore fait valoir. Le représentant allemand a ajouté que le cas de l'opposant russe n'était «pas une question bilatérale» entre l'Allemagne et la Russie mais était au contraire lié au «sujet débattu aujourd'hui, les armes chimiques et l'emploi des armes chimiques».
«C'est un sujet de préoccupation internationale», a insisté le diplomate allemand, en soulignant qu'il devait être traité par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).