Ce 4 septembre lors d'une conférence de presse virtuelle, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a réclamé des comptes aux autorités russes. «Nous pensons que [l'empoisonnement présumé d'Alexeï Navalny] est une violation flagrante du droit international et que cela demande une réponse internationale», a mis en garde le représentant de cette organisation politico-militaire créée en 1949, en pleine Guerre froide. Jens Stoltenberg n'a pas fourni de détails sur le type de réponse envisagé par l'Alliance atlantique.
Plusieurs gouvernements occidentaux, Berlin en tête, ont récemment haussé le ton envers Moscou, citant les résultats des tests menés en Allemagne sur l'opposant russe, qui auraient fait apparaître un empoisonnement à l'aide d'un agent neurotoxique de type «Novitchok». Pourtant, les analyses réalisées par les médecins russes de Moscou et Omsk (où l'opposant avait été admis dans un premier temps après un malaise) n'ont pour leur par pas révélé de traces d'empoisonnement.
Moscou déplore la non-coopération de l'Allemagne
Cela n'a pas empêché Jens Stoltenberg d'ajouter lors de sa prise de parole : «Nous appelons la Russie à communiquer totalement sur son programme Novitchok auprès de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).»
En outre, les ministres des Affaires étrangères de la France et de l'Allemagne, Jean-Yves Le Drian et Heiko Maas, ont appelé ce 4 septembre à ce que les «responsables de cet acte odieux [l'empoisonnement supposé d'Alexeï Navalny] [soient] identifiés et traduits en justice», dans une déclaration conjointe.
De son côté, Moscou a dénoncé à plusieurs reprises le fait que l'Allemagne n'ait pas apporté de réponse à la demande russe de coopération dans le cadre d'une enquête. Répondant à une question de journaliste lors d'une conférence de presse ce 4 septembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a ainsi déclaré : «On revoit ici le scénario qui consiste à avancer un certain nombre d'accusations à l'égard de la Russie [...] [Au sujet de] Madame Merkel [qui] depuis deux jours nous accuse d'acte d'empoisonnement que nous aurions commis : nous n'avons toujours pas de réponse du ministère de la Justice d'Allemagne à la demande du procureur général de Russie [...] Pourquoi ce retard, ce silence ? J'espère malgré tout que nous aurons bientôt une réponse claire. Une fois que nous aurons cela en main, nous pourrons réagir.»
L'état de santé d'Alexeï Navalny, transféré à l'hôpital de la Charité à Berlin, reste grave mais continue de s'améliorer, d'après une communication le 2 septembre de l'établissement médical berlinois où il est soigné. Il reste néanmoins toujours sous assistance respiratoire selon l'hôpital.