Six jeunes Portugais, âgés de 8 à 21 ans, ont décidé d'attaquer devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) 33 pays – dont la France – qu'ils accusent de ne pas avoir fait leur part afin d'éviter une catastrophe climatique, selon une information parue le 3 septembre sur le site de l'organisation «Youth for climate justice».
Dans le communiqué, il est expliqué que «la crise de Covid-19 n'a pas fait disparaître l'urgence climatique». «Le changement climatique reste la plus grande menace pour l'humanité et la nécessité d'une transition radicale, loin des combustibles fossiles, est plus urgente que jamais», ajoute le texte, assurant que «la science est claire : les gouvernements européens n'en font toujours pas assez».
Parmi leurs cibles figurent par exemple la Russie, la Turquie, la Suisse, le Royaume-Uni, l'Allemagne ou encore la Belgique. Les 33 pays sont accusés d'«exporter des combustibles fossiles, d'importer des marchandises dont la production implique la combustion de combustibles fossiles [et] de permettre aux entreprises opérant ou ayant leur siège social dans leur juridiction de contribuer à la combustion de combustibles fossiles à l'étranger (par exemple, une banque finançant l'extraction de combustibles fossiles à l'étranger)». Les signataires espèrent que la CEDH contraindra les pays à respecter les accords de Paris afin qu'ils réduisent leurs émissions de CO2.
Cette bataille juridique rappelle la plainte déposée contre plusieurs Etats par Greta Thunberg et 16 autres jeunes auprès du Comité des droits de l'enfant de l'ONU le 23 septembre 2019. La France était déjà dans le collimateur des écologistes en herbe, les pays incriminés devant répondre, selon eux «de ne pas avoir tenu leurs engagements» en matière climatique. Cette action avait été saluée par plusieurs personnalités de gauche ou étiquetées «écologistes» comme Yannick Jadot, Clémentine Autain ou Ségolène Royal.