France

Officier français soupçonné de trahison : le ministère des Armées saisit la justice

Florence Parly a annoncé qu'un officier supérieur de l'armée française était «sous le coup d’une procédure judiciaire pour transmission ou atteinte à la sécurité». D'après Europe 1, il aurait transmis des documents sensibles à la Russie.

Présente dans les studios d'Europe 1 le 30 août, la ministre des Armées, Florence Parly, a confirmé qu'un officier supérieur de l'armée française était «sous le coup d’une procédure judiciaire pour transmission ou atteinte à la sécurité». Selon la radio, il serait soupçonné «d’avoir fourni des documents ultra-sensibles aux services secrets russes».

«Je peux confirmer qu'un officier supérieur est sous le coup d’une procédure judiciaire pour transmission ou atteinte à la sécurité. S’il est sous cette procédure, c’est parce que le ministère des Armées a pris l'initiative de saisir le procureur de la République en enclenchant un article 40», a fait valoir la ministre.

«Nous avons pris toutes les mesures nécessaires. Maintenant, il faut que la justice puisse faire son travail dans le respect du secret de l’instruction», a-t-elle ajouté tout en précisant : «C’est à la justice de dire de quoi il est coupable et s’il est coupable.»

Selon une information d'Europe 1, un officier de l'armée française aurait été mis en examen il y a une dizaine de jours pour avoir transmis des «documents ultra-sensibles aux services secrets russes». Cette information n'a pas été confirmée par Florence Parly.

L'officier serait, toujours selon la radio, un lieutenant-colonel en poste auprès de l'OTAN sur une base militaire en Italie. Il aurait été arrêté par la DGSI alors qu'il s'apprêtait à regagner la République transalpine. Il aurait été placé en détention provisoire à la prison de la Santé, à Paris.

Les inculpations et condamnations de militaires français pour espionnage au profit d'une puissance étrangère, principalement la Russie ou en son temps l'URSS, sont rares en France, inférieures à une dizaine depuis la Guerre froide, rappelle l'AFP.

En juillet, deux anciens agents des services de renseignements extérieurs (DGSE) avaient été condamnés pour trahison au bénéfice de la Chine.

En 2001, un officier français détaché à l'OTAN avait été condamné pour avoir fourni en 1998 des informations à la Serbie sur les frappes de l'Organisation contre ce pays lors de la guerre du Kosovo.