L'armée israélienne a bombardé ce 28 août au matin la bande de Gaza, affirmant répondre à de nouveaux tirs de roquettes du Hamas, dans un climat pour le moins tendu après trois semaines d'échanges de tirs quasi-quotidiens.
Comme le rapporte l'AFP, «des jets de combat et des tanks israéliens» ont frappé, tôt dans la matinée, des positions du Hamas en représailles, selon l'armée, aux lancers de ballons incendiaires qui se multiplient depuis le début du mois de l'enclave palestinienne vers Israël. Puis, les sirènes ont retenti dans des villes du sud d'Israël et l'armée israélienne a fait état de tirs de roquettes depuis Gaza vers son territoire.
Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a revendiqué ces frappes, affirmant dans un communiqué qu'il s'agissait d'une «réponse directe à l'escalade de l'occupation israélienne». Dans la foulée, Tsahal a de nouveau bombardé Gaza, visant selon elle «d'autres cibles militaires du Hamas», incluant des sites de «fabrication d'armes».
«Six roquettes ont été tirées depuis Gaza vers Israël ce matin. En réponse, notre aviation vient de frapper des cibles militaires du Hamas à Gaza, y compris un site de fabrication d'armes», peut-on lire sur la version française du compte Twitter de l'armée israélienne.
Des témoins dans la bande de Gaza ont fait état de frappes israéliennes près de la ville de Gaza et dans le centre de cette enclave de deux millions d'habitants, dont la moitié vivent sous le seuil de pauvreté.
«Le matin commence à Gaza avec les bombardements israéliens», a par exemple commenté l'influenceur palestinien Muhammad Smiry, photos à l'appui d'épaisses fumées grises s'élevant dans le ciel.
Renforcement du blocus de Gaza
En réponse aux ballons incendiaires qui, selon une compilation des bilans des services des pompiers, auraient déclenché plus de 400 incendies en Israël, l'Etat hébreu a aussi resserré son blocus de Gaza en fermant le point de passage de marchandises de Kerem Shalom et en stoppant les livraisons de carburant à ce territoire palestinien, ce qui a obligé la seule centrale électrique de la bande de Gaza à fermer.
Ces nouveaux échanges de tirs interviennent après le passage cette semaine à Gaza de l'émissaire du Qatar pour ce territoire palestinien Mohammed El-Emadi, qui y avait rencontré la direction locale du Hamas, et avait aussi rencontré des responsables israéliens à Tel-Aviv, selon des sources proches du dossier.
Le Hamas et Israël, qui se sont livré trois guerres (2008, 2012, 2014), étaient parvenus l'an dernier à un accord de trêve, conclu par le biais de l'ONU, de l'Egypte et du Qatar, ce qui n'a pas empêché des échanges de tirs, voire des escalades militaires. L'accord prévoit l'octroi d'une aide financière mensuelle à Gaza par le Qatar, mais aussi une série de mesures économiques – comme l'extension d'une zone industrielle locale et l'octroi de permis de travail israéliens à des Gazaouis – afin de réduire la pauvreté et de stabiliser ce territoire.