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Paris, Londres et Berlin s'opposent à la volonté américaine de rétablir des sanctions anti-Iran

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ne soutiennent pas l'initiative prise à l'ONU par les Etats-Unis pour réclamer le rétablissement des sanctions internationales contre l'Iran, accusé par Washington d'avoir violé l'accord sur le nucléaire.

Dans un communiqué publié ce 20 août la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni font savoir ne pas soutenir l'initiative prise à l'ONU par les Etats-Unis pour réclamer le rétablissement des sanctions internationales contre l'Iran, accusé d'avoir violé l'accord de 2015 sur le nucléaire.

Les Etats-Unis ont déclenché ce mécanisme, dit de «snapback», invoquant être un des «participants» à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 (dit JCPoA). Or «la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni notent que les Etats-Unis ont cessé d'être un participant au JCPoA à la suite de leur retrait de l'accord» en 2018 et ne peuvent «pas soutenir cette initiative, incompatible avec nos efforts actuels de soutien au JCPoA», comme l'indiquent leurs chancelleries.

Ils ont choisi de s'aligner sur les ayatollahs

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a réagi ce même jour en accusant Paris, Londres et Berlin d'avoir «choisi de s'aligner sur les ayatollahs» iraniens plutôt que d'honorer leur alliance avec les Etats-Unis. 

«Nos amis en Allemagne, en France et au Royaume-Uni m'ont dit en privé qu'ils ne voulaient pas que l'embargo sur les armes [visant l'Iran] soit levé», a-t-il dit devant l'ONU à New York. «Et pourtant ils ont choisi de s'aligner sur les ayatollahs», a-t-il ajouté en allusion au fait qu'ils n'avaient pas voté en faveur de la résolution américaine pour le prolonger.

Donald Trump avait annoncé la veille que les Etats-Unis allaient activer le «snapback», une procédure controversée aux Nations unies, afin de rétablir toutes les sanctions internationales contre l'Iran. «Aujourd'hui, j'ai demandé au secrétaire d'Etat Mike Pompeo de notifier au Conseil de sécurité de l'ONU que les Etats-Unis entendaient rétablir pratiquement toutes les sanctions des Nations unies contre l'Iran jusque-là suspendues», avait expliqué le président américain.

Washington avait essuyé un revers retentissant la semaine du 10 août au Conseil de sécurité de l'ONU, quand un seul autre pays a voté en faveur de son projet de résolution pour prolonger cet embargo sur les armes conventionnelles qui expire en octobre. Les Européens se sont abstenus en reprochant au gouvernement de Donald Trump de n'avoir pas vraiment cherché un compromis avec la Russie et la Chine, qui disposent d'un droit de veto.