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Biélorussie : l'opposante Tikhanovskaïa se voit «leader national» en vue d'un «transfert de pouvoir»

Depuis la Lituanie, la candidate malheureuse à la présidentielle biélorusse s'est dite prête à agir comme «leader national» en cette période agitée. Elle conteste les résultats du scrutin, lors duquel elle a récolté environ 10% des suffrages.

Svetlana Tikhanovskaïa, arrivée en deuxième position lors de l’élection présidentielle du 9 août dernier, a déclaré, dans une nouvelle vidéo diffusée sur sa chaîne YouTube le 16 août, qu'elle souhaitait agir comme «leader national» de la Biélorussie le temps que «le pays se calme et entre dans un rythme normal». 

«Je suis prête à prendre mes responsabilités et à agir pendant cette période en tant que leader national pour que le pays se calme et entre dans un rythme normal», a expliqué celle qui est désormais basée en Lituanie.

La femme politique a, en outre, exigé la libération de «tous les prisonniers politiques» ainsi que la préparation d'un «cadre législatif et des conditions pour l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle» qui serait «réelles, justes et transparentes». Svetlana Tikhanovskaïa, qui a obtenu 10% des voix lors du scrutin (contre 80% au président sortant Alexandre Loukachenko), en conteste les résultats.

Le 14 août, l'ex-candidate à la présidentielle avait annoncé, selon des propos cités par l'agence de presse RIA Novosti, qu'elle allait lancer un «Conseil de coordination» pour assurer le «transfert du pouvoir» en Biélorussie, tout en soulignant qu'elle était ouverte au dialogue. «Je déclare que nous sommes prêts à dialoguer avec les autorités.

Loukachenko veut un référendum sur une nouvelle Constitution

Confronté à une vague de contestation qu'il estime manipulée depuis l'étranger, le président Alexandre Loukachenko s'est pour sa part dit favorable, ce 17 août, à l'adoption par référendum d'une nouvelle Constitution. «Si vous le souhaitez, vous pourrez organiser des élections en vertu de la nouvelle Constitution», a-t-il précisé à ses auditeurs alors qu'il visitait une usine de Minsk.

Le dirigeant a également déclaré être prêt à partager le pouvoir, à condition que cela passe par le processus constitutionnel, et non par «des pressions et des actions de rue». Déclarant que les travaux sur le nouveau texte étaient déjà en cours, il a ajouté, selon des propos cités par l'agence de presse Belta : «Il ne faut pas céder cette Constitution à n'importe qui parce que ce serait un malheur [pour le pays].»

La visite du président à l'usine n'a néanmoins pas été de tout repos, puisque des employés grévistes ont lancé des «Pars !» à son attention. «Je vous remercie. J'ai tout dit. Vous pouvez crier "Pars!"», a conclu Loukachenko à la fin de son discours, avant la reprise des slogans.