Le 6 août, un an et demi après le début de l'audience, le tribunal Lioubliansky de Moscou a rendu son jugement dans l'affaire connue sous le nom de «Nouvelle grandeur». Les sept jeunes accusés ont été reconnus coupables d'avoir créé une «organisation extrémiste» qui, selon les enquêteurs, avait pour objectif de renverser l'ordre constitutionnel de la Russie.
Ainsi Rouslan Kostylenkov (27 ans) a été condamné à sept ans de détention en colonie pénitentiaire, Viatcheslav Krioukov (22 ans) à six ans, Piotr Karamzine (34 ans) à 6,5 ans. Tous les trois sont en détention provisoire depuis mars 2018. Les quatre autres coupables, Anna Pavlikova, Maria Doubovik, Dmitri Poletaev et Maxime Rochtchine ont été condamnés respectivement à quatre, six, six et six ans et demi de prison avec sursis, selon l'agence TASS.
Lors de l'annonce du verdict, environ 200 personnes se sont rassemblées devant le tribunal afin d'exprimer leur soutien aux accusés en applaudissant et criaient : «Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas !», «Innocents !». Un des manifestants déguisé en policier a égorgé un mannequin en criant «l'Etat réclame du sang» – avant d'être appréhendé par les forces de l'ordre.
L'affaire «Nouvelle grandeur» a éclaté en Russie en 2018 lorsque dix jeunes ont été arrêtées, mais depuis février 2020, elle piétinait, le procès ayant notamment été reporté à plusieurs reprises en raison de la crise sanitaire.
Les prévenus ont affirmé avoir été piégés, assurant que des agents des services de sécurité avaient encouragé eux-mêmes la création de l'organisation, en rédigeant des textes fondateurs et en finançant des entraînements au tir. L'avocat de Maria Doubovik, Maxime Pachkov, cité par le site d'actualité russe gazeta.ru, a déclaré que la défense allait faire appel de la décision du tribunal.