Le 14 juillet, le procureur a requis respectivement 6 ans, 6 ans et demi, et 7 ans et demi de détention en colonie pénitentiaire pour Viatcheslav Krioukov (22 ans), Petr Karamzine (34 ans) et Rousslan Kostylenkov (27 ans), accusés d'avoir créé une «organisation extrémiste». Tous les trois sont en détention provisoire depuis mars 2018. Pour quatre autres, parmi lesquels Anna Pavlikova (20 ans), le parquet a requis des peines allant de 4 à 6 ans et demi de prison avec sursis, pour les mêmes faits, niés par les accusés. Ces derniers assurent que l'affaire a été montée de toutes pièces.
La prochaine audience a été fixée au 21 juillet.
Selon les enquêteurs, l'organisation, qui avait été infiltrée par des agents des services de sécurité, a été montée afin de «redonner sa gloire d’antan à la Russie» et de proposer des financements pour des formations au maniement d'armes, avec pour objectif de renverser l'ordre constitutionnel et de participer à des «actions révolutionnaires».
Connue en Russie sous le nom de «Nouvelle grandeur», l'affaire a éclaté en 2018 lorsque dix personnes ont été arrêtées, mais depuis février 2020, elle piétinait, le procès ayant notamment été reporté à plusieurs reprises en raison de la crise sanitaire.
Parmi les dix accusés, deux personnes ont été condamnées à des peines avec sursis, après avoir accepté de coopérer avec les enquêteurs. Une troisième a fui en Ukraine, où elle a demandé l'asile politique.
Les accusés affirment pour leur part que les agents infiltrés ont participé eux-mêmes à la formation de cette organisation en rédigeant des textes fondateurs et en finançant des entraînements au tir.
Cette affaire qui a suscité un tollé médiatique est connue au plus haut niveau de l'Etat. Vladimir Poutine, en décembre 2019, avait commenté ce procès controversé en demandant au Parquet général «de suivre de près» cette affaire. Le président russe, citant le parquet, avait souligné que l'organisation visait au «renversement» du gouvernement en se préparant «notamment à commettre des actes terroristes». «Ce sont des choses sérieuses», avait poursuivi Vladimir Poutine, cité par l'agence RIA Novosti.