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Pologne : des militants LGBT inculpés pour «la profanation de monuments de Varsovie»

Trois personnes, des militants LGBT selon des médias polonais cités par l'AFP, ont été inculpées pour avoir recouvert une statue de Jésus et d'autres monuments de Varsovie de drapeaux arc-en-ciel.

«La police de Varsovie a inculpé deux personnes pour la profanation de monuments de Varsovie», a déclaré le 5 août le porte-parole de la police polonaise, Sylwester Marczak. Une troisième l'a été, mais le chef d'inculpation retenu n'a pas été précisé, rapporte l'AFP. «Nous menons des poursuites judiciaires non pas parce que quelqu'un a accroché un drapeau, mais parce que, ce faisant, il a offensé les sentiments religieux et profané notamment le monument du Christ», a ajouté Sylwester Marczak. Les statues de Copernic et de la sirène de Varsovie, symbole de la capitale polonaise, figuraient parmi les autres monuments recouverts de drapeaux LGBT et de bandanas portant un symbole anarchiste.

Pour expliquer leur acte, des militants ont publié en ligne un manifeste, notamment sur la page Facebook «Stop Bzdurom», qui signifie «Stop aux idioties». «C'est un assaut ! Un arc-en-ciel. C'est une attaque ! Nous avons décidé d'agir. Tant que j'ai peur de vous tenir la main. Tant qu'il y aura encore des camionnettes avec des signes homophobes dans la rue», ont-ils écrit dans ce texte.

La Pologne, un pays profondément conservateur

Seuls 29% des Polonais soutiennent le mariage gay, selon un sondage d'opinion réalisé en 2019 par l'institut CBOS, cité par l'AFP. 

De fait, l'ancrage catholique profond chez les Polonais correspond à un des particularismes culturels du pays qui se heurte régulièrement au discours promu par certaines institutions internationales. Comme le rapporte encore l'AFP, plusieurs communautés régionales polonaises ont récemment adopté des résolutions en se déclarant des «zones sans idéologie LGBT». 

Au mois de juillet, six villes polonaises se sont vues privées de subventions européennes en raison de leur politique à l'égard de la communauté LGBTI. Une décision que Bruxelles a justifié par sa volonté de promouvoir une «Union de l'égalité».