La chef de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, a annoncé ce 31 juillet le report des législatives qui étaient prévues en septembre en raison de la hausse des cas de coronavirus, une décision qui risque d'alimenter la colère du camp des opposants au pouvoir central de Pékin. «J'annonce aujourd'hui la décision la plus difficile de ces sept derniers mois [...] qui est de reporter les élections au Conseil législatif», a-t-elle dit en référence au LegCo, le Parlement de la ville. Une décision saluée le même jour par Pékin comme «nécessaire et raisonnable».
«Ce serait l'effondrement total de notre système constitutionnel», avait averti dans un communiqué, avant l'annonce du report, une coalition de partis d'opposition.
La veille, les candidatures aux législatives d'une dizaine de militants, parmi lesquels Joshua Wong, ont été invalidées par les autorités locales. Le Bureau de liaison, représentant le gouvernement chinois à Hong Kong, avait salué leur disqualification, les qualifiant de «délinquants» dont les positions politiques «dépassaient le cadre de la légalité». Les opposants ont annoncé être déterminés à continuer à se battre, a affirmé ce 31 juillet Joshua Wong, 23 ans, l'une des figures du mouvement de contestation. «Notre résistance se poursuivra et nous espérons que le monde se tiendra à nos côtés dans les batailles à venir», a déclaré lors d'une conférence de presse celui qui avait été le visage du «Mouvement des Parapluies» en 2014.
Plus de la moitié des 3 272 cas de coronavirus enregistrés à Hong Kong l'ont été depuis le début du mois de juillet.
Plus de 600 000 Hongkongais avaient participé mi-juillet aux primaires organisées par l'opposition dans la ville de 7,5 millions d'habitants. Joshua Wong, qui n'avait déjà pas eu le droit de se présenter aux élections locales, a dénoncé «la mesure de répression la plus importante» contre son camp, expliquant que les autorités avaient disqualifié «presque tous les candidats pro-démocratie, depuis les groupes progressistes les plus récents aux partis modérés traditionnels». La popularité des revendications de l'opposition à Pékin s'est confirmée lors des élections locales de novembre marquées par une percée de ce camp qui a pris le contrôle de 17 des 18 districts que compte le territoire.