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Coronavirus : la Corée du Nord déclare «l'urgence maximale» après un premier cas «suspecté»

Pyongyang annonce officiellement son premier cas suspecté de coronavirus et déclenche l'urgence maximale sur son territoire. Le porteur du virus serait un ancien transfuge venu à la nage de la Corée du Sud, et mis en cause dans une affaire de viol.

La Corée du Nord a déclaré «l'urgence maximale» après la découverte sur son sol d'un premier cas «suspecté» de nouveau coronavirus, et ordonné le confinement de la ville de Kaesong (sud) où il a été détecté. Pyongyang affirmait jusqu'alors n'avoir recensé aucun cas de la maladie qui s'est propagée sur tous les continents, et qui est née dans la Chine voisine.

Le chef d'Etat nord-coréen Kim Jong-un a présidé le 25 juillet une réunion d'urgence du bureau politique du Parti des travailleurs de Corée pour mettre en œuvre «un système d'urgence maximale et lancer le plus haut niveau d'alerte» afin de contenir le virus, a annoncé l'agence nationale KCNA.

Si cette contamination est confirmée, il s'agirait du premier cas officiellement recensé de Covid-19 en Corée du Nord. KCNA rapporte que les soupçons concernent une personne qui avait fui le pays il y a trois ans et qui «est rentrée le 19 juillet après avoir franchi illégalement la ligne de démarcation» avec la Corée du Sud.

Agée de 24 ans, la personne suspectée de porter le virus aurait regagné le Nord à la nage après avoir été mis en cause au Sud dans une enquête pour viol, selon des médias et des transfuges nord-coréens.

Il a été retrouvé dans la ville de Kaesong, à la frontière avec la Corée du Sud, et placé en quarantaine, comme toutes les personnes avec lesquelles il a eu des contacts, selon KCNA.

Et l'agence d'évoquer une «situation dangereuse [...] qui pourrait conduire à une catastrophe mortelle et destructrice».

Une frontière poreuse avec la Chine

«On dirait que le vicieux virus est entré dans le pays», a quant à lui déclaré Kim Jong-un toujours selon KCNA. Le dirigeant nord-coréen a ajouté que le gouvernement avait pris «la mesure préventive de confiner totalement la ville de Kaesong» le 24 juillet, selon la même source.

Pyongyang avait fermé très rapidement, dès fin janvier, sa frontière avec la Chine après l'apparition de l'épidémie. 

La Corée du Nord a aussi pris des restrictions drastiques et confiné des milliers de personnes. Mais certains experts doutent que le coronavirus ne se soit pas propagé au sein de sa population.

La Chine et la Corée du Nord partagent 1 400 kilomètres de frontière, particulièrement poreuse durant l'hiver, lorsque les rivières gelées facilitent les passages clandestins. Des dizaines de ressortissants de la Corée du Nord franchissent ainsi quotidiennement la frontière pour acheminer des produits de contrebande et des analystes font valoir qu'ils ont probablement transporté le virus dans ce pays isolé, avant même la fermeture des frontières : «Sans doute le coronavirus a-t-il été importé dans le Nord depuis la Chine», a fait valoir Go Myong-hyun, un analyste de l'Institut Asan pour des études politiques, soulignant le trafic frontalier élevé entre les deux pays et le nombre important de cas rapportés par Pékin.

La Corée du Sud a signalé le 25 juillet une recrudescence des cas, enregistrant son bilan le plus élevé en près de quatre mois avec 113 nouveaux cas, dont 86 concernent des personnes arrivées de l'étranger.