Les tensions s'intensifient entre le président du Brésil, Jair Bolsonaro, et la Cour suprême qui enquête sur des allégations selon lesquelles plusieurs membres de l'entourage du chef de l'Etat mèneraient une campagne sur les réseaux sociaux afin de discréditer cette institution judiciaire et en menacer les juges.
En application d'une décision d'un juge de la Cour suprême, les plateformes Twitter et Facebook ont ainsi procédé, le 24 juillet, à la suspension de 16 comptes de soutiens du président brésilien.
Le juge Alexandre de Moraes a justifié sa décision qui confirme un arrêt rendu en mai, affirmant que les comptes de ces utilisateurs devaient être bloqués pour mettre fin à «la diffusion de fausses nouvelles, d'accusations diffamatoires, de menaces et de crimes» contre la Cour suprême.
Parmi les comptes suspendus figurent ceux de l'ancien député conservateur Roberto Jefferson, du magnat des affaires Luciano Hang, et de la militante Sara Winter, ex-Femen devenue une activiste pro-vie en 2015. Cette dernière a dénoncé une mesure digne d'une «dictature».
Le blocage de leurs comptes ne s'appliquera qu'aux internautes qui tentent d'y accéder depuis le Brésil.
Ce n'est pas la première polémique entre Jair Bolsonaro et les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Au mois de mars 2020, par exemple, les deux plateformes avaient supprimé un contenu publié par le président brésilien, une vidéo dans laquelle il vantait les mérites de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19. «Ce remède-là, l’hydroxychloroquine, donne de bons résultats partout où il est utilisé», soutenait le président dans cette vidéo où il s'opposait par ailleurs catégoriquement au confinement recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).