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«Propagande»: Moscou balaie les accusations américaines sur une «arme antisatellite» spatiale

Moscou a qualifié de «propagande» les accusations américaines selon lesquelles les Russes auraient testé une arme qui pourrait être utilisée pour détruire des satellites dans l'espace. La Russie rapporte avoir testé un «satellite-inspecteur».

La Russie a rejeté les accusations américaines, relayées par Londres, selon lesquelles elle aurait testé une arme qui pourrait être utilisée pour détruire des satellites dans l'espace. «Nous appelons nos collègues américains et britanniques à faire preuve de professionnalisme et à s'asseoir à la table des négociations plutôt que diffuser des messages de propagande», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié ce 24 juillet, ajoutant que ces déclarations visaient à «discriminer» les activités spatiales russes. 

Selon les agences de presse russes, qui citent le ministère de la Défense, la Russie a effectué un test spatial le 15 juillet mais il concernait un «satellite-inspecteur» en mesure de faire des diagnostics de l'état d'autres satellites, notamment à très courte distance. Ce satellite a donc inspecté un appareil russe sur orbite, a rapporté la semaine dernière l'agence de presse publique RIA Novosti.

La diplomatie russe a soutenu ce 24 juillet que «les tests menés le 15 juillet par le ministère russe de la Défense n'avaient pas constitué une menace pour les autres engins spatiaux et, surtout, n'avaient pas violé les normes et les principes du droit international».

Plus tôt dans la journée, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que la Russie avait «toujours été et rest[ait] un pays fidèle à l'objectif de démilitarisation complète de l'espace».

Le Space Command américain accuse la Russie d'avoir testé une «arme anti-satellite» depuis l'espace

Le Commandement spatial américain a déclaré dans un communiqué le 24 juillet avoir «des preuves» que Moscou avait «conduit un test non-destructeur d'une arme anti-satellite depuis l'espace» le 15 juillet. «Le test de la semaine dernière est un nouvel exemple que les menaces contre les installations spatiales des Etats-Unis et de ses alliés sont réelles, sérieuses et croissantes», a accusé le Space Command. 

«C'est inacceptable», a également tweeté le négociateur américain sur le désarmement Marshall Billingslea, ajoutant qu'il s'agissait d'un «problème sérieux» qui serait discuté la semaine prochaine à Vienne lors des discussions pour remplacer le traité bilatéral New Start sur la limitation du nombre de têtes nucléaires.

Selon le général Jay Raymond, qui dirige la force spatiale américaine, le système utilisé − d'après les Etats-Unis − par les Russes pour le test de la semaine dernière était le même que celui à propos duquel le Space Command avait exprimé son inquiétude plus tôt cette année, lorsque la Russie avait manœuvré près d'un satellite du gouvernement américain. «Il s'agit d'une nouvelle preuve des efforts constants de la Russie pour développer et tester des systèmes depuis l'espace, en accord avec la doctrine militaire du Kremlin d'avoir recours à des armes qui tiennent sous la menace les installations des Etats-Unis et de leurs alliés», a affirmé le général, cité dans le communiqué. 

Pour autant, malgré ces accusations, un responsable américain cité par l'agence Reuters a indiqué ce même 24 juillet, que les Etats-Unis et la Russie mèneraient la semaine prochaine leurs premières discussions formelles et bilatérales sur la question de la sécurité spatiale depuis 2013. La Russie n'a pour le moment pas confirmé.