International

«Fasciste !» : venu à la rencontre des manifestants, le maire démocrate de Portland se fait conspuer

Bien qu'il soutienne les manifestants protestant contre le déploiement d'agents fédéraux ordonné par Donald Trump, le démocrate Ted Wheeler s'est fait copieusement insulter. Il a aussi été victime de gaz lacrymogènes tirés par les forces de l'ordre.

Soutien du mouvement Black Lives Matter, critique féroce de Donald Trump et notamment de la décision de celui-ci de déployer des agents fédéraux dans sa ville pour ramener l'«ordre», le maire de Portland (Oregon) Ted Wheeler est allé à la rencontre des manifestants, le 22 juillet.

Venu tenir une «session d'écoute», l'édile démocrate ne s'attendait sûrement pas à l'accueil glacial qui lui a été réservé. Dès son arrivée sur place, les manifestants l'ont interpellé, lui reprochant sans ménagement d'avoir permis l'usage de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre lors de précédents rassemblements, comme en témoignent les images filmées par un journaliste du New York Times.

Aux reproches se sont succédé des insultes – «qu'il aille se faire enc...», «c'est un putain de fasciste» – et des jets de divers projectiles. 

Sa situation ne s'est pas arrangée quand, lors de sa «session d'écoute», Ted Wheeler a expliqué qu'il n'avait pas l'intention d'abolir ou de réduire le financement de la police. La tension est alors de nouveau montée d'un cran, les hurlements à son encontre redoublant d'intensité.

Non content de faire face à la colère des manifestants qu'il était venu soutenir, le maire de la ville s'est retrouvé pris dans un nuage de gaz lacrymogènes, tirés par les forces de l'ordre. «Je ne vais pas mentir, ça pique. Difficile de respirer», a-t-il alors dit aux journalistes présents, soutenant n'avoir rien vu qui justifiait cette utilisation de gaz tout en dénonçant une «réaction disproportionnée des agents fédéraux» et même une «guerre urbaine».

Ted Wheeler a récemment fait la une des journaux outre-Atlantique pour son rejet de l'aide fédérale mise en place par Donald Trump afin de mettre un terme aux émeutes qui ont eu lieu à Portland. Maire de la ville depuis depuis 2017, il avait été très critiqué par ses opposants politiques, l'année dernière, pour avoir ordonné à la police de ne pas prendre de mesures contre des militants «antifascistes», après un affrontement entre ces derniers et le groupe pro-Trump des Proud Boys.