Le Parlement égyptien a approuvé le 20 juillet à l'unanimité l'envoi «d'éléments de l'armée égyptienne dans des missions de combat hors des frontières de l'Etat égyptien, pour défendre la sécurité nationale égyptienne», selon le communiqué du Parlement.
Si le Parlement ne cite pas le nom de la «Libye» dans son communiqué, les débats eux portaient bien sur ce pays voisin.
Le vote, qui s'est tenu à huis-clos, intervient quelques jours après que le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi eut déclaré que l'Egypte ne resterait pas "inerte" dans le conflit libyen face à une "menace directe" sur sa sécurité nationale.
Cette annonce intervient dans un contexte d'escalade des tensions en Libye. La semaine passée, le Parlement de l'est de la Libye a appelé l'Egypte à intervenir sur le sol libyen pour contrer l'appui militaire de la Turquie au gouvernement d'entente nationale (GEN), basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale.
La Chambre des représentants, basée à Tobrouk, a déclaré dans un communiqué que le soutien de l'Egypte était nécessaire pour repousser ce qu'elle qualifie d'invasion et d'occupation turque.
Depuis six ans, la Libye est coupée en deux, avec dans l'ouest le gouvernement d'entente nationale reconnu par la communauté internationale et dans l'est les forces rassemblées autour du maréchal Khalifa Haftar, qui contrôlent la plupart des champs pétrolifères du pays.
Aux antipodes sur la question libyenne, l'Egypte et la Turquie entretiennent des relations tendues depuis la destitution en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, soutenu par Ankara. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déjà menacé de faire intervenir son armée sur le sol libyen si le gouvernement d'entente nationale et ses alliés turcs attaquaient à nouveau la ville côtière de Syrte, considérée comme la porte d'entrée vers les principaux terminaux pétroliers de Libye.
L'Egypte s'engage à protéger la la souveraineté libyenne
L'Egypte ne restera pas passive en cas d'initiative susceptible de constituer une menace directe contre sa propre sécurité ou celle de la Libye, a déclaré le 16 juillet le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, cité dans un communiqué. Selon ce même communiqué, des chefs de tribus libyennes venus le rencontrer au Caire ont autorisé Abdel Fattah al-Sissi et l'armée égyptienne à intervenir dans leur pays «pour protéger la souveraineté de la Libye».
La réaction d'Ankara n'a pas tardé à venir. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé le lendemain l'intervention de l'Égypte et des Emirats arabes unis sur le sol libyen auprès de forces armées basées dans l'est du pays. Interrogé sur l'éventuelle intervention de l'Egypte en Libye, Recep Tayyip Erdogan a affirmé qu'il maintiendrait son soutien au gouvernement d'entente nationale. «Les mesures que prend l'Egypte ici, en particulier le fait de prendre parti pour le putschiste Haftar, sont la preuve d'une démarche illégale», a-t-il ajouté.