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Reprise des combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan après une brève accalmie

Après une journée de trêve, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont repris leurs affrontements transfrontaliers, ce 16 juillet. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir relancé les hostilités.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont indiqué chacun dans un communiqué que «des combats [étaient] en cours» ce 16 juillet, mettant de fait un terme au cessez-le-feu en vigueur depuis la veille.

Ces affrontements, qui ont initialement débuté le 12 juillet à la frontière nord entre ces ex-républiques soviétiques du Caucase, opposent deux ennemis de longue date et constituent les heurts les plus graves depuis 2016, laissant craindre une déstabilisation de la région.

Le ministère arménien de la Défense a affirmé avoir empêché à l'aube «une tentative d'infiltration» suivie d'un pilonnage au mortier et à l'obusier des villages d'Aygepar et Movses. 

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a de son côté affirmé l'inverse, disant «qu'une unité des forces armées arméniennes ont de nouveau tenté d'attaquer nos positions dans le district de Tovouz». Il soutient en outre avoir abattu un «drone tactique» ennemi. Selon lui, les villages d'Аgdam, Donar Gouchtchou et Vakhidli ont ensuite essuyé «des tirs d'armes lourdes et de mortiers».

Selon le bilan officiel, 17 personnes ont été tuées depuis le 12 juillet. Parmi elles, 12 militaires et un civil azerbaïdjanais et quatre soldats arméniens. Bakou a notamment perdu un général.

Le Haut-Karabagh en toile de fond

L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont embourbés depuis des décennies dans un conflit qui les opposent sur la question du Haut-Karabagh, région montagneuse qui faisait partie de l’Azerbaïdjan jusqu’en 1988, avant sa déclaration d'indépendance en 1991, qu'aucun Etat membre de l'ONU n'a reconnu. Majoritairement peuplée par des Arméniens, le Haut-Karabagh est soutenu par Erevan. Cette région a été le théâtre d'une guerre qui a fait environ 30 000 morts dans les années 90. 

Bakou, qui dispose de revenus importants grâce à ses importantes réserves de pétrole, a depuis des années dépensé sans compter en matière d'armement, et a menacé de reprendre la région par les armes si nécessaire, alors qu'une médiation internationale échoue depuis près de 30 ans à trouver une solution négociée.

Les récents affrontements ont cependant lieu loin de ce territoire, à la frontière nord entre ces deux pays du Caucase, une escalade rare qui ouvre la possibilité à une guerre ouverte. La Russie, puissance régionale, les Etats-Unis et l'Union européenne ont tous appelé l'Azerbaïdjan et l'Arménie à cesser les hostilités. Ankara a apporté son soutien à Bakou.