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Les appels à reconnaître l'indépendance du «Haut-Karabagh» se multiplient en France

Dans deux tribunes publiées dans Valeurs actuelles et Le Monde, des députés estiment que la communauté internationale doit reconnaître l'indépendance de cette région au cœur d'un conflit entre l'Azerbaïdjan et les séparatistes arméniens.

Face à la reprises des hostilités qui ont fait de nombreux morts ces derniers jours dans la république autoproclamée du Haut-Karabagh, une partie de la classe politique française s'est emparée de ce sujet hautement sensible pour exposer la ligne que devrait suivre la diplomatie française. Si Paris veille, avec Moscou et Washington, au strict respect du cessez-le-feu entre les belligérants, plusieurs élus français n'hésitent pas à dénoncer «les velléités expansionnistes» de l'Azerbaïdjan et son régime jugé autoritaire.

«Pour la première fois depuis le cessez-le-feu de 1994, l’attaque de l’Azerbaïdjan a mobilisé des chars d’assauts, des hélicoptères de combats, des drones et même des missiles Grad qui ont visé les villes du Haut-Karabagh et fait des victimes parmi les civils, notamment des enfants. L’agression a été contenue et même repoussée de sorte que le dictateur de Bakou a accepté le principe d’un cessez-le-feu qui tranche avec ses déclarations martiales précédentes et qui sonne comme un aveu de défaite», écrit Valérie Boyer, député Les Républicains (LR), dans une tribune publiée par Valeurs actuelles. Cette dernière va même plus loin et affirme qu'«il faut désormais reconnaître l'indépendance du Haut-Karabagh».

Avec François Rochebloine le député UDI et président du cercle d'amitié France-Karabakh, elle fait partie des 27 élus signataires d'une tribune publiée dans Le Monde exigeant la réintégration du Haut-Karabagh dans les négociations de paix. «Nous proposons que le groupe de Minsk de l’OSCE établisse les négociations à venir sur les bases suivantes qui seront certainement plus fructueuses […] la république du Haut-Karabakh doit être réadmise à la table des négociations». Ils arguent en outre que l'indépendance est une nécessité pour pacifier la région. «Pour les Karabaghiotes, l’indépendance et l’établissement de la République n’ont jamais été des fins en soi mais un moyen ; le moyen de vivre en paix et en sécurité, le moyen de construire un Etat démocratique respectueux de ses citoyens, ouvert sur le monde et tourné vers l’avenir».

L’Arménie et l’Azerbaïdjan sont embourbés depuis des décennies dans un conflit qui les oppose dans le Haut-Karabagh, région montagneuse majoritairement peuplée par des Arméniens qui faisait partie de l’Azerbaïdjan jusqu’en 1988 avant sa déclaration d'indépendance en 1991. Depuis, les tensions entre les deux pays n’ont jamais réellement cessé et ont entraîné la mort de 64 personnes entre le 2 et 6 avril. 

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