L'Autorité judiciaire iranienne a annoncé ce 14 juillet la confirmation de la peine de mort pour trois personnes impliquées dans les manifestations de novembre 2019 déclenchées par une hausse du prix de l'essence.
La peine capitale «a été confirmée par la Cour suprême après un appel des accusés et de leurs avocats», a indiqué le porte-parole du système judiciaire Gholamhossein Esmaïli, cité par Mizan Online, le site officiel de la justice. L'identité des trois individus n'a cependant pas été dévoilée, ni la date de la première condamnation..
Gholamhossein Esmaïli a également déclaré que deux d'entre eux avaient été arrêtés lors d'un «vol à main armée» et que des preuves avaient été recueillies sur leurs téléphones montrant qu'ils avaient incendié des banques, des bâtiments publics et des autobus lors des manifestations.
C'est ainsi qu'il a été déterminé que ces voleurs armés sont les voyous qui ont commis ces crimes lors des émeutes
«Ils ont filmé tout cela [...] et l'ont envoyé à des agences de presse étrangères», a déclaré le porte-parole du système judiciaire iranien, selon un extrait de ses propos retransmis par la télévision d'Etat. Et de poursuivre : «C'est ainsi qu'il a été déterminé que ces voleurs armés sont les voyous qui ont commis ces crimes lors des émeutes. Ils ont eux-mêmes fourni les meilleures preuves.»
La défense demande un nouveau procès
Dans une interview publiée le 11 juillet par le quotidien Charq, l'avocat des accusés, Mostafa Nili, avait condamné ce jugement, affirmant que la défense n'avait pas eu accès à leurs dossiers. Selon lui, ces trois personnes étaient présentes aux manifestations de novembre «car leur vie avait été affectée par le prix élevé de l'essence».
Selon Mostafa Nili, la défense va réclamer un nouveau procès, soulignant que les accusés «insistent sur le fait qu'ils n'ont commis aucun acte de sabotage, ni incendie ou émeute» et qu'il n'existe «aucun document» prouvant des méfaits, en dehors de leurs «propres aveux» sur lesquels ils sont déjà revenus lors du procès.
Des émeutes sur fond de hausse du prix de l'essence
Un mouvement de contestation avait éclaté le 15 novembre dans plusieurs villes d'Iran suite à l'annonce d'une forte hausse du prix de l'essence en pleine crise économique. Des postes de police avaient été attaqués, des magasins pillés, des banques et des stations-service incendiées. Les autorités avaient ensuite imposé une coupure d'internet d'une semaine.