Après l'échec de plusieurs projets de résolution, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté le 11 juillet un texte germano-belge autorisant la poursuite du mécanisme d'aide humanitaire transfrontalière en Syrie, qui avait expiré la veille. La résolution implique la réduction à un du nombre de points d'acheminement de l'aide.
Le texte en question prévoit, précisément, de «prolonger la résolution 2139 pour 12 mois», tout en excluant les points de passage de Bab al-Salam (frontière turque), Al Ya’rubiah (frontière irakienne) et Al Ramta (frontière jordanienne) : en d'autres termes, l'aide transfrontalière onusienne passera désormais uniquement par le point de passage de Bab al-Hawa, à la frontière turque. «C'est une bonne nouvelle pour des millions de Syriens [...] que le Conseil de sécurité ait pu finalement se mettre d'accord sur notre proposition de compromis», s'est réjoui dans un communiqué le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.
12 pays ont voté en faveur de cette résolution et trois se sont abstenus : la Russie, la Chine et la République dominicaine.
Les jours précédents, la Russie avait déjà défendu l'idée d'un point de passage unique pour ce mécanisme, mais les Occidentaux militaient en faveur du passage de l'aide humanitaire par deux points. Les Etats-Unis, selon l'AFP, avaient même fait mercredi 8 juillet du maintien de deux accès en Syrie une «ligne rouge».
«Le Conseil n'a eu d'autre choix que d'approuver une résolution qui ne répond pas aux besoins humanitaires du peuple syrien, qui réduit les accès humanitaires et met des vies en jeu», a considéré le Royaume-Uni.
L'aide humanitaire peut être coordonnée avec l'Etat syrien, fait valoir Moscou
En vigueur depuis 2014, le mécanisme de l'ONU permet l'acheminement d'une aide à la population syrienne sans l'aval de Damas. Or, pour Moscou, la reconquête territoriale à laquelle est parvenu l'Etat syrien ces dernières années rend possible la distribution d'aide humanitaire en coordination avec Damas, en application du droit humanitaire international. Partant, la Russie s'est prononcée pour la réduction progressive du nombre de points de contrôle par lesquels l'aide humanitaire pénètre en Syrie «en contournant» Damas. En janvier, ces points sont passés de quatre à deux.
«Le mécanisme a été établi en 2014, quand l'aide à certaines parties de la Syrie ne pouvait pas être délivrée depuis l'intérieur du pays. Depuis, la situation a changé. Le gouvernement de Syrie a rétabli son contrôle sur la majeure partie du territoire du pays», déclarait le 11 juillet la Russie, tout en soulignant la nécessité de satisfaire les besoins humanitaires de tous les Syriens.