La fin d'un bras de fer qui dure depuis 20 ans au Zimbabwe ? C'est ce qu'a laissé entendre Ben Gilpin, président de l'Union des fermiers commerciaux zimbabwéens à l'agence Bloomberg.
Le représentant de la plus grande organisation d'agriculteurs zimbabwéens a fait savoir que le gouvernement avait proposé la somme de 3,5 milliards de dollars en compensation des terres confisquées au sein de 4 000 à 4 500 fermes exploitées par des descendants de colons britanniques.
Néanmoins, l'accord n'a pas encore été entériné. Le Zimbabwe affronte une grave crise économique avec une inflation de 800% et une pénurie de devises étrangères. Les fermiers blancs, qui réclamaient 10 milliards de dollars, n'ont pas encore reçu de garanties sur le versement de ces compensations et hésitent encore à ratifier l'accord.
Sous la présidence de Robert Mugabe, beaucoup de fermiers blancs s'étaient vu retirer leurs terres au profit de fermiers noirs. Depuis, la production agricole s'est effondrée, les investisseurs ont fui et un chômage massif a conduit des millions de Zimbabwéens à quitter le pays pour chercher un emploi ailleurs.
La population blanche au Zimbabwe est tombée à moins de 1% des 16 millions d'habitants depuis la politique d'expropriation des fermiers blancs menée sous la présidence Mugabe. L'actuel chef de l'Etat, Emmerson Mnangagwa, a reconnu l'échec de cette politique agraire et a souligné que les Blancs avaient un rôle à jouer en raison de leur expertise en matière agricole.