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Le risque de confrontation nucléaire augmente, selon le chef de la diplomatie russe

Le 10 juillet, Sergueï Lavrov participait à la sixième édition du Forum international Primakov Readings. Le chef de la diplomatie russe a mis en garde contre l'accroissement du risque de confrontation nucléaire dans le contexte international actuel.

Lors d'une visioconférence dans le cadre du Forum international Primakov Readings, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé que le risque de confrontation nucléaire s'était accru ces derniers temps. Il notamment dénoncé la responsabilité des Etats-Unis dans la dégradation de la situation, du fait, selon lui, de leur refus d'admettre l'importance du principe de «stabilité stratégique».

Les Etats-Unis veulent récupérer la domination sur le monde et remporter la victoire dans ce qu'ils appellent la rivalité entre grandes puissances

«Je suis d'accord pour dire que les risques nucléaires ont considérablement augmenté ces derniers temps et que la situation dans le domaine de la sécurité et de la stabilité stratégique internationale se dégrade de façon flagrante. Les raisons sont également évidentes pour tout le monde : les Etats-Unis veulent récupérer la domination sur le monde et remporter la victoire dans ce qu'ils appellent la rivalité entre grandes puissances ; ils abandonnent le terme de stabilité stratégique pour désormais parler de rivalité stratégique. Ils veulent vaincre», a-t-il déclaré. 

Inquiétudes au sujet du non renouvellement de l'accord New Start

Le chef de la diplomatie russe a reproché aux dirigeants américains de démanteler l'architecture actuelle de contrôle des armements. Il a notamment regretté – malgré l'absence de déclaration officielle de la part des Etats-Unis – que l'avenir du Traité New Start de réduction des armes stratégiques soit compromis. «Apparemment, la décision de ne pas renouveler cet accord est déjà prise aux Etats-Unis. L’insistance avec laquelle ils cherchent à souligner l'absence d'alternative au transfert de l’ensemble des discussions dans un cadre trilatéral signifie que tout est décidé d’avance», a estimé Sergueï Lavrov. 

Signé en 2010, l'accord New Start reste expire en février 2021. Les représentants américains insistent sur la nécessité d'inclure la Chine dans les négociations pour développer un nouvel accord nucléaire trilatérale entre la Russie, la Chine et les Etats-Unis. Le ministère chinois des Affaires étrangères s'était dit, le 8 juillet, ouvert à des négociations. Mais à la condition que Washington sabre drastiquement son nombre de têtes nucléaires, 18 fois supérieur à celui de Pékin, selon l'AFP.

...il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire

«Nous sommes particulièrement préoccupés par le refus, depuis deux ans, des Etats-Unis d'approuver le principe fondamental, le postulat selon lequel il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre nucléaire et que, par conséquent, elle ne devrait jamais être déclenchée», a également déclaré Sergueï Lavrov.

Cette position devrait également défendue lors du prochain sommet des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies initié par la Vladimir Poutine en janvier dernier.