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Sécateurs, scie, scalpels : découverte aux Pays-Bas de conteneurs transformés en chambre de torture

La police néerlandaise a annoncé la découverte, à Wouwse Plantage près de la frontière belge, d'une prison clandestine composée de conteneurs maritimes dont un aurait servi de chambre de torture. Six suspects ont été arrêtés.

Le 7 juillet, la police batave a fait une découverte glaçante : une «prison», dissimulée à l'intérieur de sept conteneurs dont un servait de chambre de torture. C'est grâce à des informations interceptées sur le système de téléphonie crypté EncroChat utilisé par le crime organisé que les enquêteurs sont tombés sur ces conteneurs maritimes. 

Ce réseau mondial de communications utilisé par le crime organisé a été démantelé – après avoir été infiltré – il y a quelque jours par les autorités judiciaires et policières françaises et néerlandaises. Plus de 800 personnes ont été arrêtées. Les conteneurs se trouvaient dans un entrepôt situé à Wouwse Plantage près de Bergen op Zoom (sud du pays). L'un d'eux servait de «chambre de torture» selon Andy Kraag, le chef de l'unité criminelle de la police néerlandaise.

Elle était équipée de sécateurs, d'une scie, de scalpels et de pinces. Qualifiée de «salle de traitement» par les criminels lors de conversations interceptées, elle était également munie «d'une chaise de dentiste avec des sangles sur les bras et les repose-pieds». Les six autres conteneurs «servaient de cellules de prison dans lesquelles des personnes auraient pu être attachées», a également déclaré Andy Kraag dans une vidéo. 

Six arrestations

Des menottes y étaient installées au sol et au plafond. Les murs étaient insonorisés et recouverts d'aluminium afin d'éviter qu'ils ne soient détectés par une caméra thermique. 

Tous ces équipements avaient pour but de «torturer les victimes ou, en tout cas, de les mettre sous pression», a souligné la police. Elle n'a pas donné de détails sur les victimes, mais a précisé que les enlèvements avaient été planifiés avec «une grande précision». Ces kidnapping ont également nécessité plusieurs équipes, des armes, des fourgonnettes et des gilets pare-balles. Six personnes ont été arrêtées lors de cette opération. 

Trafic de drogue, assassinats, blanchiment d'argent, extorsion de fonds, enlèvements... L'opération a été menée dans plusieurs pays européens et a permis  d'intercepter et de déchiffrer en temps réel, à leur insu, plus de 100 millions de messages échangés via EncroChat entre criminels à travers le monde.

«C'est comme si nous étions à la table de discussions des criminels, en direct», avait résumé Jannine van den Berg, chef de la police néerlandaise.