Jeudi 2 juillet
L'Inde «félicite chaleureusement» Poutine pour le vote sur la Constitution.
Dans un entretien téléphonique, «le Premier ministre a chaleureusement félicité le président Poutine pour le succès des célébrations du 75e anniversaire de la victoire de la Deuxième guerre mondiale et également pour l'achèvement réussi du vote sur les amendements constitutionnels en Russie», a déclaré le gouvernement indien dans un communiqué.
Vladimir Poutine a remercié, ce 2 juillet, les Russes de leur «soutien et de leur confiance», au lendemain du vote par lequel ils ont approuvé une vaste réforme de la Constitution. «Je voudrais remercier les citoyens russes. Un grand merci pour votre soutien et votre confiance», a déclaré le président russe dans une allocution télévisée, assurant que la réforme offrira une «stabilité intérieure et du temps pour renforcer le pays et toutes ses institutions».
L'Union européenne a invité jeudi la Russie a enquêter sur les irrégularités dénoncées lors du référendum constitutionnel.
«Nous avons connaissance d'allégations d'irrégularités (...) Nous nous attendons donc à ce que ces rapports fassent l'objet d'une enquête en bonne et due forme car il s'agit d'allégations graves,» a déclaré Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Le district autonome de Nénétsie est la seule région de Russie où plus de la moitié des habitants se sont opposés aux amendements à la Constitution. Le taux de participation dans cette région a été de 58,28% et, sur plus de 20 000 votants, 54,57% ont voté contre les amendements et 44,42% en leur faveur, selon la CEC.
77,92% des Russes ont voté en faveur des amendements à la Constitution du pays après le dépouillement complet des bulletins, selon la Commission électorale centrale (CEC). 21,27% des votants se sont prononcés contre la réforme.
Après sept jours de vote national sur les amendements à la Constitution de la Fédération de Russie, la Commission électorale centrale a constaté un taux de participation de 65%.
Mercredi 1 juillet
La CEC n'a pour l'instant reçu aucune plainte concernant de graves infractions lors du vote sur les amendements à la Constitution qui nécessiterait une enquête particulière de la Commission électorale centrale, a déclaré Ella Pamfilova.
Elle a également rappelé qu'après chaque jour de scrutin, les bulletins de vote étaient conservés en toute sécurité. «Ils étaient emballés en présence d'observateurs et, bien sûr, de membres de la commission. Pour la première fois, nous avons dû opérer selon ce format», a-t-elle ajouté.
La présidente de la Commission électorale centrale Ella Pamfilova, a jugé le taux de participation au scrutin national «très bon». «C'est un très bon chiffre, surtout dans les circonstances [sanitaires actuelles] où certains avaient peur de quitter leur domicile», a-t-elle souligné lors d'une interview à la télévision russe.
«Notre principe le plus important est la sécurité, c'est pourquoi [nous avons mis en place] l'absence maximale de contact», a-t-elle expliqué. «Les gens l'ont vu, ils y ont cru,» a ajouté Ella Pamfilova.
74,10% des Russes se sont exprimés en faveur des amendements à la Constitution de la Fédération de Russie lors du référendum, a annoncé la Commission électorale centrale après le dépouillement de 30% des bulletins. Selon ces données officielles, 24,97% des électeurs sont opposés à la réforme constitutionnelle. Le taux de participation à 21h15, heure de Moscou, s’élevait à 64,99%.
Le référendum sur les amendements à la Constitution s'est déroulé sans problèmes importants, mais des tentatives de compromettre sa légitimité ont eu lieu, a déclaré Alexandre Brod, fondateur de l'association du suivi public indépendant, membre du Conseil des droits de l'homme.
Le vote dans la majeure partie de la Russie, y compris à Moscou, a pris fin. Selon les dernières données de la Commission électorale centrale le taux de participation s'élève à 64,99%.
45 000 personnes ont été mobilisées pour assurer le fonctionnement des bureaux de vote dans la capitale et sa région. La Commission électorale de la ville de Moscou affirme avoir pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité sanitaire face à la menace du coronavirus toujours persistante.
Une manifestation non autorisée a été organisée sur la place Pouchkine, au centre de Moscou, par le mouvement «Non». Selon une estimation des médias russes, près de 200 personnes se sont rassemblées pour exprimer leur désaccord avec l'amendement constitutionnel qui permettrait à Vladimir Poutine de se représenter à la présidentielle en 2024.
Certains manifestants brandissaient des affiches dénonçant la remise à zéro du compteur des mandats présidentiels. «Il est évidemment impossible de reconnaître toute cette farce, toute la procédure était illégitime», a expliqué Andreï Pivovarov, l'un des organisateurs de la manifestation.
Aucune interpellation n'a eu lieu, la police s’étant contentée de distribuer des masques de protection à tous ceux qui étaient présents sur les lieux.
Plus de 71% des votants soutiennent les amendements à la Constitution après le dépouillement de 15% des votes.
Selon les dernières données officielles de la Commission électorale centrale, le taux de participation s’élève à plus de 64%.
Ce 1er juillet 2020 marque le dernier jour du scrutin national sur les amendements à la Constitution qui a duré sept jours à compter du 25 juin. Partout dans le pays, le dépouillement des votes (pour l'ensemble des sept jours) sera effectué après 20h, heure locale, après la fermeture définitive des bureaux de vote.
Après dépouillement dans 4% des bureaux de vote des territoires immenses mais peu peuplés de Sibérie et d'Extrême-Orient, 69,7% des voix étaient favorables à la réforme, selon les résultats publiés par la commission électorale.
La réforme constitutionnelle a été initiée par Vladimir Poutine en janvier 2020. Prévu à l'origine en avril, le vote a été repoussé pour cause d'épidémie de coronavirus. Alors que la loi sur les amendements à la Constitution a déjà été adoptée par les législateurs en mars dernier, le président russe a souhaité organiser un référendum afin de la légitimer par approbation populaire.
Pour éviter une trop forte affluence dans les bureaux de vote, le scrutin a été étalé sur une semaine. Des masques, des gants et des gels désinfectants ont été mis à disposition des votants.
Même si aucun seuil de participation pour ce référendum n’est prévu, la Commission électorale centrale se félicite en constatant le taux de participation élevé. Ainsi selon les données officielles publiées à 17h (heure de Moscou), 62% des Russes ont déjà participé au scrutin, tandis que près de la moitié des bureaux de vote dans la partie européenne du pays restait encore ouverte. «Naturellement, ce chiffre sera beaucoup plus élevé», a déclaré Maïa Grichina, secrétaire de la Commission électorale centrale.
Ainsi, si plus de la moitié des électeurs s'expriment en faveur des amendements constitutionnels, ceux-ci entreront en vigueur le jour de la publication officielle des résultats. Pour le président russe pas de doute, la population soutient la réforme. Le 12 juin, Vladimir Poutine a déclaré que la «majorité absolue» des Russes était favorable aux amendements à la Constitution.
En effet, selon les résultats des sondages à la sortie des urnes publiés par le VTsIOM (Centre Panrusse d'étude de l'opinion publique) il y a quelques jours, les amendements sont soutenus par la majorité.
Lors d'un discours télévisé le 30 juin, Vladimir Poutine s'est adressé à tous les citoyens pour les appeler à venir dans les bureaux de vote afin de s'exprimer sur l'avenir de la loi fondamentale du pays. Selon lui, la réforme constitutionnelle doit garantir «la stabilité, la sécurité et la prospérité» de la Russie. Puis le 1er juillet, le président russe s'est également rendu dans un bureau de vote du centre de Moscou pour déposer son bulletin.
Quels amendements pour la loi fondamentale
La réforme introduit dans la Constitution nombre de principes chers au président Vladimir Poutine : foi en Dieu, mariage réservé aux hétérosexuels, enseignement patriotique, ainsi que des garanties sociales, comme l'indexation des retraites, un salaire minimum supérieur au minimum vital ou l'accessibilité des soins médicaux. Les changements prévoient également le renforcement du rôle du Conseil de la Fédération (Sénat) et de la Douma.
Cependant l'amendement qui a suscité le plus de débats et qui a enflammé l'opposition au projet de la réforme concerne «la remise à zéro» du nombre de mandats du président actuel proposée par Valentina Terechkova, première femme cosmonaute et députée du parti de la majorité présidentielle Russie unie.
En effet, selon la législation actuelle, Vladimir Poutine − qui a été président pendant 16 ans au cours des 20 dernières années − n'est pas autorisé à se présenter à l'élection présidentielle de 2024. Si les amendements à la Constitution sont adoptés, Vladimir Poutine pourrait de nouveau être candidat aux élections présidentielles en 2024 et 2030. Par ailleurs, le président russe n'exclut pas la possibilité de rester au Kremlin après 2024. «On verra. Je n'ai encore rien décidé en ce qui me concerne», a-t-il souligné dans une interview télévisé diffusée le 21 juin.
Opposition au projet de la réforme constitutionnelle
Le désaccord avec ce projet a été exprimé par un certain nombre d'opposants politiques, notamment le parti communiste qui a dénoncé le potentiel renforcement du «diktat présidentiel» et la consolidation de la «domination oligarchique» qui, selon lui, conduiront le pays au désastre. Ils ont ainsi appelé ses partisans à se prononcer contre la réforme. Outre les communistes, plus de 300 députés de plus de 30 régions de Russie ont signé début juin une lettre ouverte contre les futurs amendements constitutionnels. Les signataires estimaient que le principal objectif de la réforme était «d'assurer le pouvoir permanent de Poutine et de son groupe».
Dans ce même esprit de désapprobation, Moscou et Saint-Pétersbourg ont été marqués par les manifestations symboliques contre la remise à zéro des mandats présidentiels, lorsque le dépouillement de vote a commencé, ce 1er juillet, dans les régions de l'Extrême-Orient russe et en Sibérie.
Ainsi, dans la capitale russe un groupe de 8 personnes a été interpellé après avoir organisé une action intitulée «2036». Les participants se sont rassemblés sur la Place Rouge et, allongés sur les pavés, ont fait figurer par leurs corps ce chiffre qui représenterait l'année jusqu'à laquelle pourrait se prolonger le mandat de Vladimir Poutine selon la nouvelle Constitution.
A Saint-Pétersbourg également, malgré la pluie, une centaine de militants se sont rassemblés sur la Place du Palais pour exprimer leur désaccord lors de la manifestation «Stop aux amendements». Certains d'entre eux avaient dans les mains la Constitution actuelle de la Russie adoptée en 1993 sous le prédécesseur de Vladimir Poutine Boris Eltsine. Quatre personnes ont été interpellées, ont annoncé les médias russes.