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Chine : le Sénat américain vote des sanctions pour défendre l'autonomie de Hong Kong

Le Sénat des Etats-Unis a approuvé à l'unanimité un texte qui prévoit des sanctions automatiques contre les responsables chinois qui violent les obligations internationales de la Chine en faveur de l'autonomie de Hong Kong.

Ce 25 juin, les sénateurs américains ont voté une proposition de loi qui permet aux Etats-Unis de sanctionner les responsables chinois qui contreviennent aux obligations internationales de Pékin en faveur de l'autonomie de Hong Kong. Le texte doit encore passer le cap de la Chambre des représentants puis être promulgué par le président Donald Trump pour entrer en vigueur.

Mais il a été promu et soutenu à la fois par les républicains et les démocrates, désireux de renforcer la pression sur la Chine au-delà des mesures déjà annoncées par le gouvernement américain depuis que Pékin a annoncé une loi sur la sécurité dans l'ex-colonie britannique.

Le texte du Sénat permettrait à Washington de sanctionner toute entité ou personne qui contribue matériellement à la violation des obligations chinoises. Ses auteurs citent l'exemple de «dirigeants du Parti communiste chinois responsables de l'imposition d'une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong», ou encore d'unités de police impliquées dans la répression de manifestants hongkongais. Surtout, les banques qui mèneraient des «transactions significatives» avec les personnes ou entités sanctionnées seraient à leur tour visées par des mesures punitives.

«Grande peur»

«Ce que le gouvernement chinois est en train de faire à Hong Kong est inacceptable. Il retire leurs droits aux Hongkongais», a déclaré le sénateur démocrate Chris Van Hollen, l'un des auteurs de la proposition de loi. «Il est important de faire quelque chose qui montre au gouvernement chinois que s'il continue sur cette voie, il en paiera le prix», a-t-il ajouté, reprochant à l'administration Trump de s'être pour l'instant montrée trop prudente dans ses mesures contre Pékin.

Le sénateur républicain Pat Toomey a estimé de son côté que «la plus grande peur du Parti communiste chinois» était «que les habitants du reste de la Chine observent les libertés qui existent à Hong Kong et décident qu'ils veulent jouir des mêmes libertés». «C'est un risque que les dirigeants communistes chinois ne peuvent pas tolérer», a-t-il déploré.

Le projet de loi controversé des autorités chinoises sur Hong Kong prévoit notamment des juges nommés directement par le pouvoir politique et un «organe de sécurité nationale» qui représentera Pékin.

Ce texte, annoncé le mois dernier après les manifestations monstres de l'an dernier dans le territoire, est perçu par l'opposition locale comme un moyen de la réduire au silence et comme la fin de l'autonomie de la métropole financière, garantie en principe depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Sa présentation a suscité une levée de boucliers internationale. L'administration Trump ayant estimé qu'il actait la fin de cette autonomie, elle a donc ouvert la voie à une remise en cause du statut préférentiel dont bénéficie Hong Kong auprès des Etats-Unis.

Ce différend est venu exacerber les tensions entre les deux premières puissances mondiales, déjà en pleine confrontation au sujet de la propagation du nouveau coronavirus, dont Donald Trump impute la responsabilité à Pékin.