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USA : la lutte contre le terrorisme, un échec même à domicile

Selon un rapport parlementaire diffusé mardi, Washington a le plus grand mal à empêcher ses ressortissants de rejoindre les groupes terroristes présents en Irak et en Syrie. Plus de 200 américains y seraient parvenus.

C’est un comble. Les Etats-Unis, dont la croisade contre le terrorisme lancée par George W. Bush en 2001 fait face à de plus en plus de critiques, ne parviennent pas à endiguer la fuite. Environ 250 de leurs ressortissants auraient quitté la mère patrie pour rejoindre les rangs des terroristes en Irak et en Syrie. C’est l’information délivrée par un rapport parlementaire américain et diffusé mardi.

Le groupe d'étude de la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants, à l’origine du rapport, souligne les défaillances dont fait preuve Washington : «Depuis une décennie, le gouvernement manque d'une stratégie nationale pour combattre les déplacements des terroristes.»

Un rythme de départs sans précédent

Pire, les auteurs de l’étude tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, «le rythme sans précédent auquel des Américains sont radicalisés par des extrémistes violents met à l'épreuve les capacités des autorités fédérales à surveiller et intercepter».

Alors que l’on pensait la NSA à la pointe de la technologie, notamment en matière de surveillance, il semble que les outils dont disposent les forces de sécurité soient dépassés au regard des évolutions. Les groupes terroristes utilisent de plus en plus d’applications sécurisées sur le web afin de rentrer en contact avec les citoyens américains qu’ils visent.

L’Etat islamique plutôt que de combattre Bachar

Les parlementaires livrent une analyse de l’évolution des mentalités. A les croire, les combattants étrangers se rendaient en Syrie pour combattre le président syrien au début de la guerre. Aujourd’hui, ils seraient plus attirés par les sirènes du califat islamique. Cette analyse semble quelque peu incohérente lorsque l’on sait que Daesh oeuvre sans relâche pour renverser le pouvoir légitime de Damas.

L’Europe est dans la ligne de mire des membres du parlement. Un vieux continent jugé trop laxiste en matière de sécurité, notamment en ce qui concerne la surveillance des potentiels jihadistes.

«Des failles de sécurité persistantes à l'étranger rendent plus faciles les déplacements.» Elles augmenteraient la probabilité que des jihadistes détenteurs d’un passeport européen parviennent à pénétrer aux Etats-Unis sans êtres repérés.

L’occasion de remettre à l’ordre du jour la vérification systématique des passagers aériens afin de s’assurer que ces derniers ne soient pas sur les listes des personnes surveillées. Un système qui ne serait pas pour déplaire outre-Atlantique à en croire les auteurs du rapport.

Le rapport juge notamment «extrêmement préoccupant» le fait que les Européens ne vérifient pas systématiquement que leurs passagers aériens ne figurent pas sur des listes de personnes surveillées, comme c'est le cas aux Etats-Unis.