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A Hong Kong, des milliers de personnes manifestent contre un projet de loi chinois

Alors que l'Assemblée nationale populaire doit ratifier la semaine prochaine (28 mai) une loi portant sur la sécurité de Hong Kong, des milliers de personnes ont bravé l’interdiction de manifester. La police a annoncé 120 arrestations.

Plusieurs milliers de personnes se sont réunies, le 24 mai 2020, dans les rues de Hong Kong afin de manifester leur opposition à la nouvelle loi portant sur la sécurité nationale, voulue par Pékin. Le texte a été déposé le 22 mai devant l'Assemblée nationale populaire (ANP) de Chine, et les militants anti-Pékin y voient une remise en cause du statut semi-autonome accordé à la région depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Bravant l’interdiction de manifester, et en pleine pandémie mondiale de coronavirus, des Hongkongais ont défilé dans de nombreux quartiers, scandant des slogans hostiles au gouvernement en place, dirigé par Carrie Lam.

La police a fait usage de gaz poivrés, ainsi que de lacrymogènes pour tenter de disperser la foule, comme le montrent des images de l’agence Ruptly.

Des manifestants ont jeté de nombreux projectiles en direction des forces de l’ordre, se réfugiant derrière des barricades de fortune et usant de la fameuse technique du parapluie pour éviter les gaz.

Dans un communiqué mis en ligne sur Facebook aux alentours de 17h30 heure locale (11h30 heure française), la police a fait état d'au moins 120 arrestations.

Le chef de la diplomatie chinoise évoque l’ingérence de «forces étrangères»

De son côté, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, repris par l’AFP, a appelé à une application «sans le moindre délai» de cette loi qui, selon lui, n’aura «pas d’influence sur le haut degré d’autonomie de Hong Kong, ni les droits, les privilèges et les libertés des habitants, ni les droits et intérêts légitimes des investisseurs étrangers».

«Les actes violents et terroristes continuent à monter et des forces étrangères se sont profondément et illégalement ingérées dans les affaires de Hong Kong», a-t-il ajouté.

Cette loi sur la sécurité nationale est pourtant prévue dans l’article 23 de la «Loi fondamentale», servant depuis plus de 20 ans de constitution à Hong Kong, mais les militants anti-Pékin redoutent l’emprise que le pouvoir central pourrait exercer sur l'enclave.

Elle prévoit que la région se dote d’une loi interdisant «la trahison, la sécession, la sédition [et] la subversion». Cependant, la dernière fois que l’exécutif avait tenté de faire adopter une législation en ce sens (2003), il avait dû reculer face à la mobilisation populaire.

Cette fois, l’ANP semble bien décidée à aller jusqu’au bout du processus législatif. Le texte devrait être soumis au vote de l’assemblée le 28 mai, dernier jour de l’actuelle session parlementaire. Il devrait être certainement ratifié, le Parti communiste (PCC) y bénéficiant de plus des deux tiers des sièges.