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Biden aux Afro-Américains : si vous hésitez entre Trump et moi, alors vous «n’êtes pas noir»

Nouvelle journée, nouveau scandale pour Joe Biden qui, au cours d'une discussion avec un animateur de radio afro-américain, lui a lancé que s'il hésitait entre voter pour lui-même ou pour Donald Trump, il n'était «pas noir». Il s'est depuis excusé.

A quelques mois de la présidentielle américaine, la campagne du candidat démocrate, Joe Biden, s'apparente à une chute vertigineuse, qui semble ne jamais pouvoir s'arrêter. Quelques jours seulement après que son implication dans «l'affaire ukrainienne» a refait surface avec fracas, l'ancien vice-président a fait une sortie à même d'aliéner son propre électorat.

Au cours d'une interview pour l'émission de radio The Breakfast Club, le septuagénaire s'est en effet permis une remarque envers l'animateur – un Afro-Américain – qui a immédiatement fait scandale sur les réseaux. «Si vous avez un problème pour déterminer si vous êtes pour moi ou pour Trump, alors z'êtes pas noir», lui a-t-il ainsi lancé en prenant un accent censé résonner avec les électeurs afro-américains.

Fer de lance d'un parti dont l'aile gauche se plaît à dénoncer la supposée domination systémique et les privilèges dont disposeraient les Blancs sur les Noirs aux Etats-Unis, Joe Biden a choqué jusque dans son propre camp. «Traduction : si vous êtes Noir, en tant que votre maître, Biden vous ordonne de voter pour lui. Il ne vous doit aucune explication. Vous êtes son esclave», a résumé un journaliste indépendant.

«Les Blancs n'ont pas le droit de dire aux Noirs qui est noir», s'est pour sa part insurgé, dans un message très partagé, le commentateur progressiste Keith Boykin, qui ne cache par ailleurs pas son soutien à l'ancien vice-président.

Alors que le hashtag #youaintblack se hissait dans les tendances du moment sur Twitter, le très à gauche Benjamin Dixon, qui partage ses opinions progressistes dans un podcast, a quant à lui évoqué le deux poids, deux mesures dont bénéficierait Joe Biden : «Les même n*gres qui défendent Joe Biden auraient mis leur veste "Black Panther Party" et auraient marché jusqu'au Vermont si Bernie Sanders avait dit cette merde.»

Un deux poids, deux mesures également critiqué de l'autre côté de l'échiquier politique, de nombreux commentateurs, à l'image de Candace Owens, spéculant sur les réactions si ces propos avaient été prononcés par le président américain Donald Trump.

L'équipe de campagne de Donald Trump a de son côté profité de l'occasion pour citer le chanteur Kanye West, dont les prises de position en faveur du président américain avaient créé un électrochoc dans un pays où le vote des Afro-Américains est traditionnellement démocrate : «On ne me dira pas pour qui je dois voter en se basant sur la couleur de ma peau.»

Devant le tollé provoqué par ses déclarations, Joe Biden a finalement décidé de présenter ses excuses plus tard dans la journée, lors d'un appel passé à la National Black Chamber of Commerce. «Je n'aurais pas dû être aussi désinvolte [...] Personne ne devrait avoir à voter pour un parti sur la base de sa race, sa religion, ses origines», a-t-il souligné, évoquant des propos «fâcheux».