La Russie a rejeté les accusations allemandes selon lesquelles des piratages russes auraient visé la chancelière allemande en 2015, quelques jours après de vives remarques d'Angela Merkel à ce sujet.
«Cinq ans sont passés. Mais aucun fait concret (appuyant la thèse d'un piratage russe, ndlr.) n'a été fourni», a affirmé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, dans un entretien avec le média russe RBK.
Le 13 mai, Angela Merkel avait déclaré avoir des «preuves» de tentatives «scandaleuses» de piratage russes, faisant référence à des cyber-attaques ayant visé en 2015 la chambre des députés et la chancellerie. Celle du Bundestag avait été attribuée au GRU, le renseignement militaire russe.
Certains médias allemands vont encore plus loin en affirmant que des hackers se seraient procuré, en parallèle de cette cyber-attaque, des données personnelles sur une messagerie de la chancelière sur la période allant de 2012 à 2015.
«Il n'y aucun fait témoignant contre la Russie», a insisté de son côté Sergueï Lavrov le 15 mai.
La NSA également accusée d'activités d'espionnage en Allemagne
La Russie n'est pas le seul pays à être accusé d'espionnage outre-Rhin. En 2016, la NSA, agence de renseignements américaine, avait été épinglée par WikiLeaks pour l'espionnage d'entretiens entre la chancelière allemande et le secrétaire général de l'ONU de l'époque, Ban Ki-moon, ainsi que d'autres leaders européens, dont le président français Nicolas Sarkozy.
L'année précédente, en 2015, le journal allemand Bild avait soulevé un tollé en Allemagne en affirmant que la NSA avait tenté d'espionner des entreprises européennes via une station d'écoutes des renseignements allemands (BND). Interrogée en février dans le cadre d'une autre commission d'enquête parlementaire sur la coopération entre le BND et la NSA, Angela Merkel avait assuré ne pas savoir que ses services de renseignements agissaient de la sorte. «Je pensais que le BND n'avait pas ce genre de pratiques», avait-elle déclaré.