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Brésil : manifestation pro-Bolsonaro, accusé d'«ingérence» judiciaire par un ex-ministre

Après la démission d'un de ses ministres, qui l'accuse de s'ingérer dans les affaires judiciaires, le président Jair Bolsonaro a reçu l'appui de centaines de Brésiliens qui ont participé à un convoi de voitures dans la capitale.

Des centaines de personnes ont participé le 26 avril à un convoi de voitures à Brasilia en soutien au président Jair Bolsonaro, au cœur d'une polémique après la démission de son ministre de la Justice, qui accuse le chef de l'Etat d'«ingérence politique» dans les affaires judiciaires.

Arborant des drapeaux brésiliens accrochés aux vitres des automobiles tout en klaxonnant, les manifestants ont envahi l'avenue Eixo Monumental et l'ont remontée jusqu'au célèbre bâtiment du Congrès national, conçu par l'architecte Oscar Niemeyer.

Parmi eux, certains arboraient des masques avec l'inscription «traître» sous le visage de Sergio Moro, le très populaire ministre de la Justice démissionnaire, symbole de la lutte contre la corruption, qui a claqué avec fracas la porte du gouvernement le 24 avril.

D'autres manifestants, à pied, brandissaient des pancartes «Soutien à Bolsonaro !» et «Dehors Maia !», en référence au président de la chambre des députés Rodrigo Maia, accusé par le chef de l'Etat de conspirer pour le destituer.

Après des mois de tensions avec Jair Bolsonaro qui avait pourtant promis de lui donner «carte blanche», Sergio Moro a finalement quitté le navire quand le président a évincé l'un de ses hommes de confiance, le chef de la police fédérale, Mauricio Valeixo.

Il a affirmé que le chef de l'Etat souhaitait remplacer Mauricio Valeixo par «une personne avec qui il aurait un contact personnel, qu'il pourrait appeler pour obtenir des informations sur les enquêtes» en cours.

Le président brésilien a contre-attaqué en fin de journée, affirmant que ces accusations étaient «infondées», ajoutant que que son ex-ministre ne se préoccupait «que de son ego, pas du Brésil», visant notamment «un siège à la Cour suprême».

«Malheureusement, l'ex-ministre a menti sur l'interférence avec la police fédérale», a écrit le 26 avril sur Twitter Jair Bolsonaro.

Le président a nommé Alexandre Ramagem, l'actuel directeur des services de renseignement brésiliens (ABIN), au poste qu'occupait jusqu'alors Mauricio Valeixo.