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Selon le renseignement américain, Pékin a menti sur le nombre de victimes du coronavirus en Chine

Un rapport issu d'une agence de renseignement américaine, dont le contenu a été en partie révélé puis commenté par des parlementaires américains, explique que la Chine a menti concernant la mortalité imputable au coronavirus sur son territoire.

Les Etats-Unis sont parvenus à la conclusion que la Chine a menti sur son bilan du nouveau coronavirus, largement sous-évalué, selon un rapport du renseignement américain relayé le 1er avril par plusieurs parlementaires. Pékin n'a pas pour l'heure pas répondu à ces accusations.

Interrogé sur ce sujet lors de son point de presse quotidien, le président américain Donald Trump est lui resté assez évasif : «Leurs chiffres semblent un peu sous-estimés, et je suis gentil quand je dis ça. [...] Sur la question de savoir si leurs chiffres sont corrects, je ne suis pas un comptable chinois», a-t-il ajouté un peu plus tard.

L'agence Bloomberg a évoqué le 1er avril ce rapport confidentiel remis la semaine dernière à la Maison Blanche. Le renseignement y estime que le nombre de morts et de cas de contamination affichés par Pékin sont faux, intentionnellement en-deçà de la réalité, affirme l'agence d'information.

«Le Parti communiste chinois a menti, ment et continuera à mentir au sujet du coronavirus pour protéger le régime», a réagi le sénateur républicain Ben Sasse. Et son collègue de la chambre des représentants, William Timmons d'abonder : «Le renseignement américain a désormais confirmé ce que nous savions déjà : la Chine a dissimulé la gravité de ce virus pendant des mois. Le monde paie à présent pour leurs erreurs.»

Michael McCaul, un ténor républicain de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, a aussi relevé, sur la base de ce rapport, que les autorités chinoises avaient «caché le vrai bilan des personnes contaminées par la maladie.»

L'administration de Donald Trump, à commencer par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, a très sévèrement critiqué la Chine ces dernières semaines, estimant qu'elle avait manqué de transparence sur la portée de l'épidémie à l'égard du reste du monde. Mais elle n'avait jusqu'ici pas accusé aussi clairement Pékin d'avoir menti sur son bilan.

La Chine a dissimulé la gravité de ce virus pendant des mois. Le monde paie à présent pour leurs erreurs

Le 31 mars, docteur Deborah Birx, la coordinatrice de la cellule de crise mise en place par la Maison Blanche pour lutter contre la pandémie, a toutefois semblé confirmer que le bilan chinois était sous-évalué : «Je pense que la communauté médicale a interprété les chiffres chinois en pensant que c'était grave, mais moins que redouté, probablement, à la lumière de ce que nous voyons maintenant en Italie et en Espagne, car nous ne disposions pas d'un nombre important de données.»

Les urnes funéraires Wuhan trahiraient la version chinoise

La Chine, où le premier malade a été détecté officiellement en décembre, a enregistré 3 312 morts et 81 554 cas, d'après les chiffres rendus publics. Soit moins que les Etats-Unis, où le Covid-19 a fait à ce jour plus de 4 700 morts et contaminé plus de 209 000 personnes, selon le comptage de l'université Johns Hopkins qui fait référence.

Leurs chiffres semblent un peu sous-estimés et je suis gentil quand je dis ça

Mais de nombreux experts estiment que les données chinoises sont largement sous-évaluées. Ils se basent notamment sur le grand nombre de familles qui se présentent ces derniers jours pour récupérer des urnes funéraires avec les cendres de leurs proches à la faveur de la levée du confinement à Wuhan, berceau de la pandémie.