Il fallait y penser. Renato Favero, ancien médecin chef d’un hôpital de la province de Brescia, soutenu par l'entreprise Isinnova (nord de l'Italie), a eu l'idée d'utiliser le masque de plongée «easy breathing» de Decathlon pour assister les patients en détresse respiratoire, l'un des symptômes les plus importants du Covid-19. Afin que le masque de plongée s'adapte aux tubes des machines installées dans les hôpitaux, il suffit simplement d'imprimer des raccords en 3D. Si le dispositif s'avère efficace, il pourrait permettre de sauver des vies dans une Italie ravagée par l'épidémie de Coronavirus.
Plus de 500 masques déjà commandés
La protection civile de la ville de Brescia a effectué une commande de 500 masques Decathlon, pour lesquels Isinnova s’engage à fournir les raccords imprimés en 3D gratuitement. À l’heure actuelle, les employés d’Isinnova sont à pied d’œuvre afin de faire face à la forte demande que rencontrent ces masques respiratoires «artisanaux». Cristian Fracassi, fondateur de la société vit ces heures intenses entre crainte et enthousiasme : «Nous ne sommes pas habitués à travailler avec ces rythmes et cette pression, témoigne-t-il au média italien Corriere della Sierra. Je ne dors plus que quatre heures par nuit et j’ai perdu cinq kilos en huit jours… mais en même temps, nous sommes vraiment heureux de pouvoir aider.»
Un dispositif véritablement efficace ?
C'est finalement la question que tout le monde se pose. Le quotidien italien La Repubblica annonce que les prototypes testés dans les hôpitaux de Bresciano et Brescia offrent, selon ses médecins, «des résultats encourageants».
Néanmoins, la société italienne Isinnova précise toutefois qu’il s’agit d’un système modifié artisanalement afin de parer à des situations d’urgence (les patients souhaitant en bénéficier doivent préalablement signer une décharge), et qu’il convient, dans la mesure du possible, de privilégier des produits certifiés.
Ne pas modifier le masque soi-même
Dans le même temps, si l'entreprise Decathlon accepte de collaborer, le groupe français appelle à la plus grande prudence quant à cette utilisation. L'enseigne de distribution a confirmé mettre à la disposition des centres de recherches les schémas techniques de son produit.
Sur Twitter, l'entreprise rappelle que «l’Easybreath est un masque qui a été conçu uniquement pour faire du snorkeling. Nous ne sommes pas médecins, et nous n’avons pas les compétences pour appuyer un usage dans le domaine médical». La direction recommande également de «ne pas modifier le masque par soi même ; cela pourrait impacter son fonctionnement, notamment concernant les flux d’air».