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Un parlementaire européen propose de priver la Hongrie de sa voix à cause de sa gestion des migrants

Le député du parlement européen et ex-chef de la diplomatie belge Louis Michel a appelé le Parlement européen à sanctionner la Hongrie en la privant du droit de vote au Conseil de l’Europe à cause de sa gestion de crise migratoire.

La position du Premier ministre hongrois Victor Orban autorisant notamment l'armée à ouvrir le feu contre les migrants dans certaines circonstances a suscité des mécontentements au sein du Parlement européen.

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«Jusqu'où laisserons-nous Orban plonger son pays dans ce populisme sordide et tourner l'Union en ridicule ? Quand la Commission va-t-elle mettre un terme aux extravagances anti-démocratiques et contraires aux valeurs et aux traités de Viktor Orban ?», s’est demandé Louis Michel en appelant à mettre en œuvre l'article 7 du traité de Lisbonne qui envisage jusqu'à la suspension du droit de vote de la Hongrie.

La Hongrie, qui se trouve sur l’itinéraire privilégié par les migrants sur leur route vers l’Allemagne et les pays scandinaves, non seulement a recours à l’armée, mais installe aussi une clôture à sa frontière avec la Serbie et la Croatie, et envisage d’en construire une sur sa frontière avec la Roumanie – un vrai rideau de fer.

Pour sa part, Victor Orban n’entend pas partager la responsabilité européenne en ce qui concerne la question migratoire : «Ce n’est pas le problème de l’Europe, c’est le problème de l’Allemagne», a-t-il dit le 3 septembre, en déclarant que personne parmi les migrants ne veut rester en Hongrie, tout le monde souhaite atteindre l’Allemagne.

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Depuis le début de 2015, environ 500 000 migrants sont arrivés sur le territoire de l’Union européenne et chaque jour leurs rangs sont complétés de milliers de nouveaux venus. La Commission européenne estime que la crise migratoire actuelle est la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale et selon ses recommandations, les pays de l’UE seront obligés, d’après les quotas, d’accueillir sur leurs territoires jusqu’à 160 000 réfugiés dans les deux années à venir.