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Coronavirus : de plus en plus de pays européens ferment leurs frontières, Paris veut l'aval de l'UE

Contrôles aux frontières ou fermeture totale, les pays européens sont de plus en plus nombreux à prendre des mesures drastiques pour lutter contre la pandémie. En passe de devenir le premier foyer du coronavirus, l'Europe se ferme peu à peu.

«Le coronavirus n'a pas de frontières» : dans un discours prononcé le 12 mars au soir, Emmanuel Macron a rappelé une évidence qui soulève son lot de problèmes sur le Vieux continent. Si le chef de l'Etat a appelé à éviter «tout repli nationaliste», il n'a toutefois pas écarté l'idée d'une «fermeture de frontières», encore impensable il y a quelques semaines au sein de l'Union européenne.

Soucieux de défendre l'intégrité du bloc dans cette crise, il s'est empressé de souligner qu'une telle décision se devait d'être prise «à l'échelle européenne». Une volonté loin de faire consensus parmi les Etats membres : faisant de la santé de leur citoyens une priorité nationale, les pays européens sont en effet de plus en plus nombreux à prendre des mesures de confinement, sans attendre de directive européenne.

L'Italie, deuxième foyer mondial de l'épidémie a ainsi fermé sa frontière avec la France, qui reste toutefois ouverte côté français. Pour freiner la progression du coronavirus le gouvernement tchèque a quant à lui annoncé ce 13 mars que les frontières du pays seraient fermées tant aux étrangers voulant entrer dans le pays qu'aux Tchèques voulant partir à l'étranger. «A partir de dimanche minuit, nous interdisons à tous les étrangers l'entrée dans la République Tchèque et en même temps à tous les citoyens tchèques la sortie du territoire tchèque», a fait savoir le ministre de l'Intérieur Jan Hamacek.

La Slovaquie a pris une décision similaire, interdisant l'entrée sur son territoire à tous les étrangers, et ce à compter du 13 mars. «Aucun citoyen étranger ne sera autorisé à entrer en Slovaquie» a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère slovaque de l'Intérieur, Peter Lazarov. Bratislava fait une seule exception à l'égard des citoyens de la Pologne voisine, qui a enregistré 51 contaminations dont une mortelle, relativement peu pour un pays de 38 millions d'habitants.

Dans la même veine, la Pologne, par la voie de son Premier ministre Mateusz Morawiecki, a annoncé avoir décidé de fermer ses frontières aux voyageurs étrangers. Le chef du gouvernent danois, Mette Frederiksen, a elle aussi informé de la fermeture des frontières du pays aux étrangers à partir du 14 mars midi. 

Le président chypriote Nicos Anastasiades a pour sa part annoncé fermer pour deux semaines les frontières de son pays aux étrangers, sauf s'ils sont non-résidents, étudiants ou employés sur l'île méditerranéenne dont l'économie est fortement tributaire du tourisme.

Contrôles sanitaires aux frontières

D'autres pays membres ont préféré rétablir des contrôles aux frontières, tout en les laissant, pour l'heure, ouvertes. 

L'Autriche et la Slovénie ont ainsi instauré des contrôles rigoureux aux points de passage empruntés par les automobilistes en provenance d'Italie qui doivent désormais prouver qu'ils ne sont pas atteints par le Covid-19.

De la même manière, la police allemande effectue depuis le 12 mars des contrôles renforcés, demandant aux automobilistes français entrant sur le territoire allemand s'ils ont de la fièvre et s'ils sont malades. Depuis Berlin, Ulrich Brückner, analyste politique, y voit «une action symbolique pour montrer que l'Etat est conscient de la libre circulation du virus».

Loin des considérations qui échoient aux membres de l'Union européenne et face à la rapide propagation du coronavirus dans le sud des Alpes, la Suisse a fermé neuf postes-frontières secondaires avec l'Italie afin de mieux canaliser les allers et venues. Seuls les travailleurs frontaliers étant autorisés à passer. Egalement en dehors de l'UE, l'Ukraine n'a pas hésité elle aussi à prendre des mesures drastiques, annonçant la fermeture de ses frontières.