Dans son adresse aux Français du 12 mars, le président français s'est exprimé sur l'épidémie du coronavirus en annonçant une série de mesures, mais en affirmant également qu'il fallait, face à cette crise sanitaire, éviter «l'écueil» du «repli nationaliste». «Ce virus n'a pas de passeport, il faut unir nos forces, coordonner nos réponses, coopérer», a justifié Emmanuel Macron en rappelant que la «coordination européenne» était «essentielle».
Le chef d'Etat a malgré tout convenu qu'il fallait «sans doute» envisager des mesures afin de «réduire les échanges entre les zones touchées et celles qui ne le sont pas». Des zones qui ne sont pas forcément liées aux «frontières nationales», a-t-il expliqué. Emmanuel Macron n'a en outre pas fermé l'hypothèse d'une fermeture de frontières : «Nous aurons sans doute des mesures de contrôle, des fermetures de frontière à prendre mais il faudra les prendre quand elles seront pertinentes [et les prendre] à l'échelle européenne car c'est à cette échelle-là que nous avons construit nos libertés et nos protections.»
En introduction de cette argumentation, Emmanuel Macron n'a pas hésité à formuler une critique envers ceux qui prônent davantage de repli national pour lutter contre le coronavirus : «J'entends aujourd'hui dans notre pays des voix qui vont en tout sens, certains me disent qu'on ne va pas assez loin et [ceux-ci] voudraient tout fermer, [...] s'inquiètent de tout, parfois de manière disproportionnée...»
Sur BFM TV, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen n'a pas manqué de commenter ces propos anti-«nationalistes», déclarant : «Emmanuel Macron a le plus grand mal à se départir de son idéologie antinationale. Il ne cesse d'évoquer la nation mais il ne supporte pas l'idée que l'on puisse maîtriser des frontières, ce qui apparaissait dans cette épidémie, pourtant, la première des choses à faire [...] tout en disant lui-même qu'il sera peut-être obligé de le faire. On est face à une énième incohérence du gouvernement.»
Les Européens surveillent l'évolution de l'épidémie en France
Dans la journée du 12 mars, des pays européens ont quant à eux déjà renforcé les contrôles aux frontières avec la France. L'Allemagne a effectué, depuis l'après-midi, des contrôles renforcés selon l'AFP, demandant aux automobilistes français entrant sur le territoire allemand s'ils avaient de la fièvre et s'ils étaient malades.
Les gouvernements tchèque et slovaque ont pour leur part annoncé la fermeture quasi-totale des frontières aux étrangers, pour se protéger contre le coronavirus. «Aucun citoyen étranger ne sera autorisé à entrer en Slovaquie» à partir du 13 mars au matin, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère slovaque de l'Intérieur, Peter Lazarov, ajoutant que «seuls les citoyens polonais» y seraient admis. La République tchèque voisine, où plus de 100 contaminations étaient confirmées le 12 mars au soir, a décrété un état d'urgence de 30 jours, fermant ses frontières aux voyageurs venant des «zones à risque», soit 15 pays, dont la France.