«Cette affaire ne concerne pas que moi. Elle pose la question de l’étendue de l’emprise sur Internet que nous sommes prêts à abandonner aux entreprises américaines et au gouvernement américain» a tweeté Kim Dotcom au début du procès qui doit décider de son sort.
C'est après une dizaine de reports consécutifs que le procès contre Kim Dotcom et ses associés s'est ouvert en Nouvelle-Zélande. Le site qu'ils avaient créé en 2005, Megaupload avait permis aux internautes de partager des millions de fichiers, films, séries télévisées et morceaux de musiques proposés illégalement.
L'affaire qui l'amène devant ses juges remonte à janvier 2012. Le site de téléchargement et les sites annexes, avait alors été fermés par une action conjointe du FBI et de la justice américaine. Dans le même temps, Kim Dotcom, de son vrai nom Kim Schmitz avait été interpellé dans son pays, la Nouvelle Zélande. De nombreux dirigeants de sa société avaient alors connu le même sort.
Depuis, la justice américaine souhaite toujours les juger devant ses propres tribunaux et a fait une demande d'extradition sur la base des chefs d'accusation suivants: conspiration de racket, conspiration de violation de copyright, conspiration de blanchiment d’argent.
Le principal tort de Kim Dotcom et des 3 co-accusés? Avoir créé «une entreprise criminelle organisée internationale qui serait responsable du piratage en ligne massif d’une grande variété de contenus protégés» selon les termes de la demande d'extradition. Megaupload, qui aurait généré 175 millions de dollars, aurait surtout causé plus de 500 millions de dollars de pertes en royalties aux géants de l'industrie du divertissement américains.
Si la demande d'extradition faite par les Etats-Unis aboutit, les prévenus risquent 20 années de prison ainsi qu'une très lourde amende. Les auditions devraient durer quatre semaines.
Mais Kim Dotcom peut d'ores et déjà compter sur le soutien inattendu mais précieux de Lawrence Lessig, expert en droit d'auteur et surtout possible candidat à la présidentielle américaine. Ce dernier a ainsi estimé qu'aucune base légale ne permet de justifier une telle extradition. Selon lui, le département américain de la justice a avancé des arguments non «fiables» pour créer «une fausse impression de culpabilité pénale».
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Au moment de son arrestation, Kim Dot com avait aussi reçu le soutien des Anonymous. Le collectif avait réagi à son arrestation en lançant une vaste campagne de cyber-attaques contre les sites de la Maison Blanche, du Ministère américain de la Justice, du FBI ou encore du label Universal.