A l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, qui se tenait à huis-clos, les Etats-Unis ont refusé l'adoption d'une déclaration commune soutenant l'accord russo-turc de cessez-le-feu à Idleb, négocié la veille entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, selon des diplomates cités par l'AFP.
«C'est prématuré», ont déclaré les Etats-Unis lorsque l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia, à l'initiative de la tenue de la réunion, a demandé à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité d'adopter une déclaration commune.
Devant des journalistes présents après la réunion, l'ambassadeur russe à l'ONU a affirmé que plusieurs pays avaient favorablement accueilli cet accord, ajoutant : «Nous voulions une déclaration mais à cause de la position d'une délégation, cela n'a pas été possible.»
De son côté, son homologue allemand Christoph Heusgen a fait part de ses inquiétudes : «Nous sommes préoccupés par les millions de gens qui souffrent là-bas et nous voudrions voir ce cessez-le-feu aller jusqu'à des zones de sécurité dans lesquelles les gens pourraient revenir et survivre». Avant d'ajouter : «Nous devons voir si cela va fonctionner.» L'ambassadrice du Royaume-Uni Karen Pierce a elle déclaré : «Il y a beaucoup de questions sur la manière dont il [cet accord] va fonctionner en pratique, qui va le contrôler.» Elle a également soulevé plusieurs interrogations, dont celle de savoir si le gouvernement syrien avait approuvé ou non formellement l'accord négocié entre la Turquie et la Russie et s'il allait appliquer les dispositions du cessez-le-feu.
Bachar el-Assad salue les négociations russo-turques
A cet égard, le président syrien Bachar el-Assad, qui s'est entretenu au téléphone dans la soirée du 6 mars avec son homologue russe Vladimir Poutine, a salué le résultat des négociations entre les dirigeants de la Russie et de la Turquie et a également exprimé sa gratitude à Vladimir Poutine pour son soutien dans la lutte contre les groupes terroristes, ainsi que pour ses efforts visant à assurer la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie.
La veille, lors d'une rencontre bilatérale organisée à Moscou pour discuter du conflit syrien, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan avaient conclu un accord de cessez-le-feu à Idleb, entré en vigueur le soir-même à minuit.