Emmanuel Macron a exprimé, le 1er mars, la solidarité de la France à l'égard de la Grèce et à la Bulgarie qui sont confrontées, depuis la fin février, à une forte pression migratoire en provenance de la Turquie. Dans un tweet, le président français a souligné la «pleine solidarité [de la France] avec la Grèce et la Bulgarie». Et de poursuivre : «La France est prête à contribuer aux efforts européens pour leur prêter une assistance rapide et protéger les frontières.», a-t-il déclaré avant de conclure : «Nous devons agir ensemble pour éviter une crise humanitaire et migratoire.»
«Nous devons refuser et empêcher cet afflux massif»
La réaction du président français tranche radicalement avec celles exprimées par plusieurs personnalités de droite. Ainsi, le député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a appelé à «refuser et empêcher cet afflux massif» de migrants. «Ne réitérons pas l’erreur tragique de 2015, disons non à la submersion migratoire qui déstabiliserait nos nations», a-t-il ajouté en référence à la décision controversée de la chancelière Angela Merkel de laisser entrer plus d'un million de migrants sur le territoire allemand.
Même tonalité du côté de Julien Aubert. Le député LR de la 5e circonscription du Vaucluse a estimé que la crise migratoire à la frontière gréco-turque relevait de la «sécurité intérieure» et de la «sécurité sanitaire» des Etats.
De son côté, le président de Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan, s'en est pris au président turc dans un tweet publié le 1er mars : «Voilà le prix de la soumission à [Recep Tayyip] Erdogan ! Ce tyran attaque la Syrie avec ses alliés djihadistes et laisse passer 10 à 50 000 migrants après avoir encaissé 8 milliards d’euros de l'Union Européenne... ça suffit !»
Enfin, le député européen du Rassemblement national (RN), Gilbert Collard, a tancé les «irresponsables suicidaires qui ne savent pas ce que le mot frontière veut dire».
Les autorités grecques et bulgares ont renforcé la sécurité à leur frontière avec la Turquie après l'annonce par Ankara de laisser passer en Europe les demandeurs d'asile. Un haut responsable turc avait notamment déclaré, le 28 février, que la Turquie n'empêcherait plus les migrants, qui essaient de se rendre en Europe, de franchir la frontière, peu après la mort d'au moins 33 militaires turcs dans la région d'Idleb (nord-ouest de la Syrie) dans des frappes aériennes attribuées par Ankara à l'armée syrienne, soutenue militairement par la Russie.
Le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, dont le pays est voisin de la Turquie, doit rencontrer, le 2 mars à Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan pour discuter de l'aggravation de la situation à Idleb, et de l'afflux de migrants aux portes de l'UE.