Le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne va-t-il se terminer en mauvais termes ? Alors que le 2 mars s'ouvre le premier round des négociations sur la relation commerciale entre l'UE et le Royaume-Uni, pour une durée de 4 jours, Londres et Bruxelles affichent leur détermination à ne pas céder un pouce de terrain, quitte à ne pas trouver d'accord.
Le gouvernement britannique a ouvert les hostilités ce 27 février, menaçant de claquer la porte des négociations post-Brexit dès juin en l'absence de progrès rapides. En l'état, le fossé existant avec Bruxelles est profond, comme en atteste la publication du mandat de négociation britannique.
Une des principales pierres d'achoppement est l'exigence de Bruxelles que le Royaume-Uni continue à respecter certaines règles de l'UE sur le long terme, notamment en matière d'aides d'Etat, d'environnement, de droit du travail ou de fiscalité, en contrepartie d'une ouverture très large du marché européen, notamment sans droit de douanes pour les marchandises.
«Aucun arrangement où le Royaume-Uni n'a pas le contrôle de ses propres lois et de sa vie politique»
Une exigence que refuse catégoriquement Londres : «Le gouvernement ne négociera aucun arrangement où le Royaume-Uni n'a pas le contrôle de ses propres lois et de sa vie politique», est-il ainsi indiqué dans le mandat. «Cela signifie que nous n'accepterons aucune obligation pour nos lois de s'aligner sur celles de l'UE, ou permettant aux institutions européennes, dont la Cour de justice, d'être compétentes au Royaume-Uni», est-il encore écrit dans le document, dans lequel Londres, malgré tout, souligne sa volonté d'établir une «coopération amicale» entre deux parties «souveraines et égales».
Faute de perspectives sérieuses d'accord d'ici juin, le gouvernement britannique menace ni plus ni moins de quitter la table des négociations, faisant ressurgir le spectre d'un «no deal».
Face à la détermination britannique, la Commission européenne a assuré se préparer à un éventuel échec des négociations. «La Commission a anticipé cette possibilité et continue de s'y préparer, mais il est trop tôt pour préjuger de l'issue des négociations qui vont commencer [le 2 mars] pour un futur accord commercial et on s'y prépare dans un esprit constructif», a fait savoir Dana Spinant, une porte-parole de l'institution.
«Nous aurons une explication réciproque sur nos mandats [le 2 mars] avec David Frost et nous ouvrirons [le 3 mars] les tables de négociations», a de son côté expliqué Michel Barnier, le négociateur européen pour le Brexit.
Malgré la difficulté de la tâche, Britanniques et Européens ont dix mois pour s'entendre sur leur nouvelle relation, avant la fin, le 31 décembre, de la période de transition durant laquelle le Royaume-Uni continue d'appliquer les règles européennes. Londres exclut catégoriquement de la prolonger.
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